Hour Of Witches

Le loup ne manqua pas la pique sarcastique de la gorgone, levant brièvement les yeux au ciel avec un léger grognement. Décidément, ils semblaient plutôt bons pour se marcher l’un sur l’autre, incapables de s’accorder un semblant de confiance ou une pointe de gentillesse. Il fallait dire que son attitude, au loup, n’arrangeait pas tellement son cas. Mais en avait-il une quelconque envie, de toute manière ? Se faire bien voir par autrui n’avait aucun intérêt, il se fichait bien de ce qu’ils pouvaient tous penser…
Gigantesque boule de poils noirs, la poitrine du lupin se gonflait au rythme de ses respirations, se creusant entre deux soupires et sursautant quelques fois lorsqu’un éclair apparaissait sans prévenir. Mine de rien, ils n’étaient pas hors de danger, même s’il était peu probable qu’un éclair leur tombe sur la tête, ainsi engouffrés dans la terre. Mais un arbre pourrait très bien s’illuminer, le bois s’enflammer, puis un incendie se déclencher… Il devait rester à l’affût.

Ses grands yeux jaunes ne cessaient pas de balayer l’horizon qui se présentait à eux, recouvert d’une brume légère. On ne pouvait pas dire qu’ils y voyaient grand-chose, mais, au moins, si un nouvel ours se dirigeait vers eux tout à coup, il serait en mesure de le voir et d’agir en conséquence — avant de se dire qu’ils devaient vraiment avoir fâché la déité des ours, si elle existait quelque part.
Des ours et un orage. Comment avait-il fait pour être si stupide et ne pas voir tous les signes ? C’était, sans plus aucun doute, un signe de Thor, une épreuve, du moins un simple test pour s’assurer que le Lunde était bien digne de ses pouvoirs de métamorphose. Ça ne pouvait qu’être ça, n’est-ce pas ? Même s’il ignorait bien ce qu’il avait pu faire pour froisser son Dieu du Tonnerre.
Thorn songea néanmoins qu’il n’était pas celle dans cette misère mais peut-être qu’après tout, la gorgone aussi avait fâché son dieu, si au moins il existait. Sa sœur aurait été plus à l’aise pour tirer de cette histoire une morale divine.

Il fut tiré de ses songes par la voix de la jeune femme dans son dos, et une oreille sombre se tourna dans sa direction, signe qu’elle avait attiré l’attention du loup. Celui-ci émit un rire rauque et bref, avant de reposer son énorme tête au-dessus de ses longues pattes, imitant la posture d’un gentil chien qui s’apprêtait à roupiller dans sa niche.

« Tu dis ça seulement car il ne t’a pas défiguré, toi. » répliqua-t-il en faisait référence aux griffures qui parcouraient dorénavant son museau. L’adrénaline passée, la douleur était perçante, mais au moins le sang avait arrêté de couler. Et, jusqu’à ce qu’il soit seul, il saurait faire comme si ce n’était rien de plus qu’une égratignure. « Mais je suis sûr qu’il se serait fait un malin plaisir de te piétiner, si je ne t’avais pas poussé de sa trajectoire. Je ne suis pas certain que ce soit le genre de choses que font les gens qui aiment les autres. »

Enfin, ça, il n’en savait pas grand-chose, sa seule expérience se limitant à l’amour fraternel de sa sœur qui était, à ne pas en douter, quelque chose de précieux, comme une petite flamme vive dans le creux de sa poitrine. L’amour de ses parents remontait trop pour qu’il en conserve des souvenirs intacts, mais il ne se souvenait pas d’avoir été malaimé ni battu malgré ses défauts en tout cas, et peut-être pour cette raison devait-il se considérer chanceux.
Mais c’était idiot de penser à tout ça maintenant. Thorn observa les alentours pour la millième fois peut-être, sa fourrure se gonflant doucement.

Thorn pressentit qu’il avait dit quelque chose, le genre de choses qui froissent. La Grécienne était, pour la première fois, étrangement chamboulée et silencieuse depuis que leurs chemins s’étaient croisés plus tôt. Enfin, le lupin n’était pas idiot ; malgré ses grands airs bourrus, il savait bien ce que faisait le manque d’amour ou la nostalgie de celui-ci, si longtemps bafoué que parfois on avait peur d’en oublier la saveur. Il se surprit à se demander à qui elle pouvait bien penser, elle. Des parents depuis longtemps disparus, à l’image des siens ? Une fratrie égarée par ces temps sombres et confus ? Des amis, des amants… des visages qu’elle ne reverrait plus assurément, dans tous les cas, à en aviser ce silence qui pèse.
Ce n’est pas parce que tu es froid et distant que tu dois en vouloir à tous ceux qui ne sont pas comme toi, l’avait un jour sermonné sa cadette tandis que le lupin lui avait répondu quelque chose qu’il avait cru, sur le coup, très juste, mais qui s’était finalement avéré être uniquement et stupidement blessant. Thorn soupira bruyamment en voyant les éclairs se déchaîner de plus en plus, mais il ne tenait plus. L’heure serait aux regrets pour plus tard.

Difficilement, il s’extirpa de leur trou, rampant jusqu’à sentir la pluie lui frapper le museau, puis le front, et enfin le dos. L’animal s’ébroua un instant, ses orbes dorées se jetant à gauche et à droite pour s’assurer qu’ils étaient seuls avant de se retourner vers le creux encore sec.

« Debout Grécienne ! » aboya le lupin vers la gorgone. « Je ne sais pas toi, mais j’ai très peu envie de sédimenter ici. Et je préfère être libre de mes mouvements plutôt que terré au fond d’un trou si un animal nous trouve. »

Les sens à l’affût, il tenta de percevoir la moindre piste olfactive, quelque chose qui le ramènerait à Salem. En général, à cette heure-ci, l’odeur de la viande chauffée, celle des boulangeries ou les cris animés de la ville suffisaient à l’attirer de retour au bercail. La nuit, c’étaient les étoiles, des astuces classiques d’explorateur. Il aurait pu se risquer à hurler, mais Thorn aurait mis ses mains et ses pattes à couper qu’aucun congénère ne l’aurait entendu avec ce capharnaüm environnant. En temps de pluie, les odeurs et les étoiles disparaissaient pour son plus grand malheur, alors il pria ses dieux de lui donner la force suffisante pour retrouver leur route. Peut-être qu’une main se ferait assez clémente pour les guider, peut-être pas jusqu’au bout mais au moins sur la bonne voie.
Quand la silhouette de son amie d’infortune se dressa à ses côtés, le loup lui jeta un bref coup d’œil avant d’avancer prudemment, de sorte à ne pas mettre trop de distance entre eux — il ne manquait plus qu’ils se perdent de vue, par-dessus ça. Si le Nordelis avait la chance de posséder une fourrure épaisse doublée d’un sous-poil comme chaque hiver de sorte à se tenir isolé du froid, il n’oubliait pas qu’une fois humain, cette deuxième peau disparaissait et qu’ils redevenaient aussi fragiles que des nourrissons livrés à eux-mêmes. Elle n’allait donc pas lui claquer entre les bras, mais risquait de tomber malade ou de perdre inutilement ses forces, en plus de grelotter et de s’engourdir.

« A croire que c’est ton premier hiver ici, pour ne pas être préparée à des changements de températures. » grommela-t-il en avançant tête basse, loup aigri qu’il pouvait bien être.

Le museau au sol, il tentait de sentir quelque chose, n’importe quoi ; l’odeur de la ville, celle du passage de la rouquine plus tôt, celle d’un étranger, peu importe. Quelque chose qui les mènerait jusqu’à Salem.

Il ne pouvait pas le démentir, sa forme originelle n’était pas des plus jolies à voir avec ces serpents emmêlés qui glissaient sur son crâne et ces ailes qui se déployaient dans son dos. S’il ne savait pas qu’il s’agissait d’une gorgone, il aurait bien eu du mal à mettre un nom sur cette drôle de chimère. Dans d’autres circonstances, le lupin n’aurait pas fait le malin, il aurait peut-être même pu avoir peur ; un serpent pouvait vite être dangereux. Mais il s’agissait, avant tout, d’une humaine, et, quelque part, ils s’étaient sauvés l’un et l’autre, alors il ne lui décocha qu’un regard en biais avant de lever les yeux au ciel avec un soupire moqueur.

« Parce que tu comptes me figer en pierre, peut-être ? » répliqua-t-il sur un air de défi, tandis que son premier essai s’était avéré parfaitement inutile sur l’ours, plus tôt. Ça, il n’était pas près de l’oublier. « Oh, ou plutôt me coincer ici avec une dague dans chaque patte ? Heureusement que tu l’as perdue dix minutes plus tôt, alors. »

Même s’il était un loup au caractère ordinairement bien réservé, Thorn pouvait aussi revêtir une belle langue de vipère. Sa sœur le lui avait longtemps reproché d’ailleurs, mais il ne s’agissait pas de sa cadette ici, alors il n’avait aucune pincette à prendre, ni aucun remord à sentir ! La pluie se pressa sur eux, comme si elle avait attendu qu’ils sortent pour s’empirer, alors il accéléra la cadence, sans jamais réellement s’éloigner.
Elle venait de Grèce disait-elle et, à nouveau, Thorn ne pu s’empêcher de lui jeter un regard sceptique, s’arrêtant brutalement sur son chemin pour porter le museau près d’elle, reniflant bruyamment.

« Ah oui, et tu ne l’as pas vu depuis combien de temps, ta jolie Grèce ? tu empestes la pluie et la terre, tu ne t’attendais certainement pas à cueillir du raisin et te balader en toge en plein hiver pourtant, non ? »

Voilà toute l’idée qu’il avait de ces Gréciens, c’est-à-dire pas grand-chose, et très sûrement beaucoup de faux. Il était d’ailleurs bien mal placé pour parler, lui qui n’avait pas vu ses terres brumeuses depuis près d’un siècle. D’ailleurs, il n’en avait jamais vraiment rien vu si ce n’était son village natal, la berge humide, l’eau grise et les chaumières où peinait à sécher le poisson dans les pires périodes. Le reste du temps, il l’avait passé dans une couchette basse recouverte de fourrures en tout genre, à observer des recoins sombres et des murs en bois, rien qui ne donnait vraiment envie de rêver en somme. Les grandes villes, ou les campagnes d’à côté, il ne les avait jamais vu, malade comme il avait été… sauf de loin, après les Pestes, lors de leur fuite, le tout ravagé par la maladie et les rescapés, noirci et pillé.
Il soupira, réalisant qu’il avait de nouveau franchi une frontière probablement douloureuse pour la gorgone. Mais il ne s’excuserait pas. Pas maintenant. Ils n’étaient pas assez proches pour cela, pour le moment. Et même avoir risqué la mort ensemble ne comptait pas. Au fond, peut-être que lui aussi était seulement en colère contre lui-même, mais n’avait qu’elle pour la déverser.

Le loup leva ses yeux jaunes perçants vers ceux de la gorgone, la mâchoire contractée. Puis il se détourna en sifflant entre ses dents, observant la terre sous ses pattes, si humide qu’il était dorénavant aisé de glisser. De nouveau, il mit son flair à contribution, tentant de renifler une piste, de voir n’importe quoi qui serait susceptible de leur offrir une indication.

A la mention de sa nouvelle blessure, le grand loup noir plissa les yeux dans sa direction, un sourd grognement remontant dans sa gorge. Maintenant qu’elle lui en reparlait, il semblait seulement la ressentir ; le sang s’était asséché, la plaie ne coulait plus, mais il n’avait pas la moindre envie d’y toucher, sachant que le plus petit des contacts serait d’une douleur déchirante. La Grécienne pouvait faire la maline tant qu’elle le voulait. Si le loup le décidait, il pouvait la perdre dans les bois sans même qu’elle s’en rende compte. Mais, après tout, il l’avait bien cherché quelque part, c’était lui qui avait lancé la première attaque... Peu désireux de continuer sur ce terrain stérile, il se tut en ravalant son grondement, un air boudeur sur le visage tandis qu’il le tournait de côté. Thorn aurait aimé lui dire que ses pirouettes, au moins, avaient été utiles pour occuper l’ours et lui permettre de le blesser, que tout ceci n’était qu’un habile travail d’équipe ; mais la réalité, c’est qu’il savait que ce n’était même pas le cas, pauvre idiot. Ça lui apprendrait bien, à vouloir sauver des créatures assez stupides pour se retrouver face à des ours en plein hiver !

A la remarque suivante, concernant son odeur de chien mouillé, le loup se redressa vivement, ouvrant la gueule en y faisant scintiller ses rangées terribles de crocs pointus, prêt à répliquer quelque chose, mais le claquement des ailes de la gorgone l’arrêta dans son élan, lui renvoyant une myriade de gouttes d’eau gelée sur le museau. Le lupin se secoua énergiquement à la suite, prenant sur lui pour ne pas grogner quelque chose ou lui sauter directement à la gorge.
Il se contenta finalement de renfoncer la tête dans ses épaules musclées, reniflant les rares effluves qui parvenaient jusqu’à son museau abîmé malgré la forte pluie. Qu’il avait hâte de rentrer chez lui, de se terrer dans un coin de pièce pour ne plus laisser que sa sœur manipuler avec soin cette truffe meurtrie… ! Il ne sortirait probablement pas pendant des jours, attendant patiemment que la météo soit plus clémente et ses plaies cicatrisées. Par chance, le loup n’était pas seulement qu’un fier combattant — enfin pour la plupart — ou une monture idéale ; il était aussi doté d’une guérison accrue, et celle-ci lui serait bien utile pour repartir au plus vite loin de toute l’agitation humaine, de toute cette vie.

Avec un soupire, Thorn les mena dans ce qu’il semblait être la bonne direction, jetant un coup d’œil à celle qui était dorénavant trempée comme une soupe, s’assurant qu’elle le suivait bien. Au moins, elle conservait un minimum de bon sens en choisissant de faire confiance à ses sens de lupin.

« Nous ne sommes plus très loin, je le sens. » gronda-t-il à son attention, marchant d’un pas lourd et la tête basse. A ne pas en douter, un froid avait été jeté entre eux deux, mais l’un et l’autre avait prit soin de l’entretenir sans songer à le jeter de côté. Finalement, il était un peu difficile de déterminer lequel avait été le plus idiot dans l’histoire.

La pluie battait fort, ses grandes cordes s’abattant sans la moindre pitié, engloutissant absolument tout. La boue devenait difficile, ses pattes s’enfonçant un peu plus à chaque pas, ou glissant en manquant de se rétamer. Le brouillard s’épaississait de plus en plus, vraisemblablement, à tel point qu’il était difficile de voir à plus de quelques mètres de diamètre. Non, franchement, s’ils arrivaient à se pointer à Salem en un seul morceau et avant demain, ce serait un foutu miracle.
Dans son sillon, Thorn laissait quelques empreintes de patte, si larges que même la main d’un homme ne suffirait à les couvrir entièrement. A côté, celles plus étroites de la gorgone les suivaient, derniers vestiges de cette collaboration des plus surprenantes.

La gorgone jura dans son dos après une énième vilaine chute évitée de justesse, attirant l’attention du loup qui ne se retourna que brièvement dans sa direction. Lui aussi n’avait pas été épargné par leur périple, malgré ses quatre pattes puissantes ; de la boue s’accumulait le long de ses muscles, la fourrure de son dos se nouait en nœuds étroits, et le sang séché sur la chair ouverte de son museau ne lui laissait pas une très bonne mine.
Elle avait émis l’hypothèse que tout ceci n’était pas sa faute avant de darder un regard noir vers le lupin qui pris la mouche aussitôt. Celui-ci détourna la tête vivement en sifflant entre ses dents.

« Ne me regarde pas comme si tout ça était ma faute. » grogna le grand canin. « Nous ne sommes plus très loin, alors concentre toi pour tenir debout ; je n’ai pas envie d’y passer le reste de la journée. »

Après tout, ils y avaient déjà passé assez de temps comme ça, et l’aîné Lunde ne serait même pas surpris d’apprendre que plusieurs heures — plus qu’ils ne pouvaient l’imaginer — étaient passées. Il souffla par le museau, puis se retourna, son immense ombre se dirigeant vers Salem.

Comme si les dieux, où qu’ils puissent être, les espionnaient, la pluie calma ses ardeurs lorsque le duo arriva aux frontières de la ville. Thorn s’ébroua, dégageant une bonne partie de pluie accumulée dans ses poils. Il avait mal aux pattes et, plus que ça, user autant de ses pouvoirs l’avait épuisé. Il ne rêvait plus que de rentrer chez lui, dévorer un bout de viande et dormir pour les deux prochains jours.
Et c’était d’ailleurs ce qu’il s’apprêtait à faire, amorçant un premier pas vers les quartiers nord sans même songer à se retourner… Mais il fini par y songer malgré tout, jetant un regard à la rouquine qui était dans un état aussi déplorable que le sien. Pas qu’il s’inquiétait tant de son état, non. Elle attraperait peut-être la crève, ou une autre de ces maladies passagères ; elle avait peut-être été blessée sans s’en rendre compte jusqu’à maintenant, peu importe. Mais le lupin avait une drôle d’impression au fond de l’estomac, comme s’il devait dire quelque chose.
Ses yeux mordorés ne la lâchaient plus, comme s’ils étaient capables de sonder l’âme de la Grécienne jusqu’au plus profond d’elle. Il ouvrit son énorme gueule dentée pour dire quelque chose… mais quoi ? Le colosse à fourrure secoua son immense tête, abattu, lui tournant finalement le dos avant de partir en trottinant, ne laissant plus qu’un vide sur son passage.

Personne ne se retourna en le voyant — sauf peut-être ceux qui pensaient inadmissible qu’une créature se promène sous sa deuxième forme — mais dans une ville où les hommes chèvres pouvaient cohabiter avec des bestioles dévoreuses de rêves, on ne s’étonnait plus de grand-chose. Thorn ne leur adressa pas le moindre coup d’œil, se contentant de rejoindre au plus vite l’endroit où il serait le plus en sécurité. Le souffle commençait à lui manquer, et ses muscles lui faisaient de plus en plus mal à chaque pas ; bientôt, il serait à bout de force, incapable de bouger le moindre poil.
Heureusement, il savait exactement où aller, rejoignant leur petite demeure aux airs de cabane, semblable en tout point au foyer dans lequel ils étaient venus au monde autrefois. Expert en la matière, le loup glissa sa truffe entre la porte et son encadré, poussant sur celui-ci non sans un pic de douleur, ses chairs toujours à vif.

« Thorn ! »

Sa sœur était occupée à faire des bouquets, tresser des herbes entre elles ou faire de la poudre, peu importe. Elle releva la tête vers son aîné dès son entrée, repoussant tout ce qu’elle était en train de faire pour venir s’enquérir de son état. Deux mains délicates tendues vers l’énorme bête, celle-ci se lova entre ses bras, les oreilles aplaties sur son crâne et la queue ramenée contre ses pattes, se faisant aussi petit qu’il en était capable. La Lunde leva les yeux au ciel avec un de ces sourires, ses doigts se mêlant à sa fourrure poisseuse pour en démêler ce qu’elle pouvait.

« Toi, je ne sais pas où tu as trainé encore, mais je sens que tu vas avoir des choses à me dire. »

Pour toute réponse, un couinement aigu lui répondit.