Hour Of Witches
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Ada Solberg
Nordelis
Lun 30 Jan - 12:01
Ada Solberg
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Joar était bel homme et il le savait. Un air juvénile s'attardait sur son visage, ses grands yeux verts brillaient d'une lueur taquine et charmeuse, ses épaules larges ne laissaient pas les jeunes filles indifférentes. Sans être tout à fait un tombeur, il ne manquait cependant pas d'audace auprès de la gent féminine.
Mais dernièrement, il n'avait d'yeux que pour une personne : la petite Louve qui travaillait au Médusa. Croisée par hasard quelques mois plus tôt lors d'une des très rares occasions pendant lesquelles le jeune homme était parti faire des courses, il lui avait depuis plusieurs fois rendue visite à la boutique sous divers prétextes pour engager la conversation. Il lui avait même proposé un soir de la raccompagner jusque chez elle alors qu'il rentrait lui-même au quartier nord.

Cette après-midi-là, il avait décidé d'aller un peu plus loin et de faire une proposition à la jeune femme. Préférant attendre qu'elle revienne de sa matinée de travail - il avait pris soin de mémoriser ses heures de présence au Médusa - il se tenait à l'entrée de la rue où elle résidait pour l'intercepter au passage sans pour autant lui tendre une embuscade sur le pas de sa porte. Joar était peut-être un peu tête brûlée, mais il avait oublié d'être bête et la femme de son frère avait eu quelques très bons conseils pour lui éviter de passer pour un loup affamé auprès des demoiselles qu'il courtisait. À commencer par ne pas se mettre en travers de la route de quelqu'un juste pour lui proposer un rendez-vous. Après tout, on n'était pas à l'abri de faire peur à sa conquête et de finir changé en pierre, empoisonné, mordu ou maudit pour avoir simplement manqué de jugeote.

Lorsqu'il la sentit arriver de loin, le rouquin se redressa un peu et fit un pas en avant pour sortir du coin de mur contre lequel il s'appuyait. Il lui adressa un signe de la main lorsqu'elle approcha, souriant et confiant malgré la légère nervosité qui l'animait. Sous ses airs de séducteur, le Loup n'était finalement pas si volage et il traitait ses coups de cœur avec beaucoup de sérieux.

Bonjour Helga, comment vas-tu aujourd'hui ?

Son ton était léger, sa question, anodine. Il entama la conversation comme si de rien était, mais ne cacha pas très longtemps qu'il était à l'entrée de cette rue pour une raison bien précise. Après tout, la demoiselle n'était pas bête et se doutait bien qu'il ne passait pas ici par hasard.

À vrai dire, je t'attendais... Je voulais te demander si ça te dirait de faire une sortie avec moi. E-Et avec ma meute ! Tu sais, entre Loups.

Il se passa machinalement une main dans les cheveux et sourit pour se donner une contenance. La jeune femme lui avait très brièvement évoquer qu'elle avait de la famille à Salem, mais rien qui ne semble être aussi conséquent que d'avoir une meute de Loup pour l'accompagner dans ses sorties, pour chasser ou simplement passer du temps en étant bien entourée. La vie en communauté était très importante pour des déracinés comme eux, venus d'Europe, et plus encore lorsque leur nouvelle nature les poussait à évoluer au sein d'un groupe. Sans aller jusqu'à mimer tous les comportements des loups, il y avait une part de leur âme qui réclamait la présence d'une meute.
Au-delà d'avoir une bonne excuse pour passer du temps ensemble, Joar s'inquiétait sincèrement de savoir l'une de ses congénères sans soutien de la part d'autres Loups. Lui-même aimait profondément sa troupe, cette famille étendue sur laquelle il pouvait compter en toutes circonstances.

On va chasser régulièrement, mais si tu n'es pas très à l'aise avec ça, on pourrait juste... Se promener ? Aller flairer quelques pistes, courir tous ensemble jusqu'au pied des montagnes, passer simplement du temps à écouter la nature. On en profite généralement pour rendre hommage à quelques dieux. Ça t'intéresserait ? Tout le monde serait ravi de rencontrer une autre Louve, assura-t-il avec bienveillance.

Aucun membre de la meute n'ignorait le penchant de Joar pour la jeune femme, et leur avis avait été consulté en amont pour s'assurer que l'accueil d'une nouvelle personne ne serait pas un problème. Entre Loup, il fallait se serrer les coussinets !


Thorn Lunde
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interprétation d'Helga.

Flirt & Fourrure
Déjà autrefois jolie fille, Helga était devenue, en grandissant, une charmante jeune femme, une créature aussi douce qu’elle pouvait être piquante. Après tout, en grandissant avec un frère comme Thorn, il fallait parfois savoir s’armer en conséquence. Les enfants Lunde étaient aussi similaires qu’ils étaient différents, les deux faces d’une même pièce ; on les connaissait pour être des solitaires, des bêtes qui ne savaient pas tant se mélanger aux autres. L’un semblait prendre appuie sur l’autre, et c’était tout ce qui comptait pour eux. Mais, si Thorn avait choisi de pousser cette solitude jusqu’à sa limite, jouant de ses airs ténébreux pour toujours s’engager seul dans des explorations périlleuses, Helga avait préféré offrir son temps pour aider les autres. C’étaient les vestiges des attentions de sa mère, qui avait toujours pris soin de leur petite famille. Helga n’avait pas de famille à entretenir — sauf son aîné lorsqu’il rentrait ouvert et reniflant son propre sang — alors c’était la population de Salem qui recevait son altruisme ; et le Medusa lui avait offert toutes les opportunités rêvées.  
Les Lunde n’étaient pas de grands rêveurs ; Thorn ne pensait qu’à sa solitude, et Helga au bien-être qu’elle pouvait apporter, le tout sur le fond commun de leur liberté, mais voilà bien tout ce qu’ils pouvaient espérer. Si le frère n’espérait pas devenir plus qu’un explorateur, la sœur n’était pas plus opportuniste. Elle se contentait de cette vie, de ce quotidien qui lui plaisait bien.

Alors, quand un jeune homme s’immisça dans ce quotidien, la Lunde fut incapable de le manquer. Elle n’en avait touché aucun mot à son frère et, quelque part, s’en voulait pour ça. Mais après tout, c’était son frère, mais ils n’avaient jamais parlé d’histoires romantiques, de ce plaisir d’avoir quelqu’un qui ne voyait plus que leur personne… Ils ne parlaient pas de ça, car ils ne l’avaient jamais connu ; si Helga avait été autrefois promise à un des pêcheurs de leur village pour lui souhaiter une belle famille et une richesse convenable, Thorn, lui, n’avait jamais eu l’audace de croire qu’on pourrait un jour s’intéresser à sa carcasse égrotante. Alors ils avaient simplement fini par oublier l’amour, qu’il existait, qu’il pourrait se manifester un jour dans leur vie bien longue.
Les premières fois, Helga s’était montrée des plus maladroites ; difficile de discerner ces liens étroits des amourettes quand on ne les avait jamais croisés auparavant. Mais le soir-même, elle s’était retrouvée à en rougir en y repensant, joyeuse à l’idée de revoir le garçon le lendemain. Il s’agissait d’un loup, comme elle, mais bien différent de ce que son frère et elle pouvaient être ; lui, avait une meute.

Elle ne savait pas encore combien de temps elle garderait ce secret pour elle. Quelque part, il lui plaisait bien, ce secret, celui de savoir qu’un autre homme que son frère arrivait à la remarquer, à l’attendre, à l’apprécier. Surtout quand cet homme était loin des rustres qu’elle avait déjà pu croiser, plus jeune.
Avant de partir aujourd’hui, tandis qu’elle finissait de tresser ses cheveux en une couronne minutieuse, elle se demanda s’il serait là aujourd’hui, et sourit en y songeant.
La louve arriva rapidement au coin de la rue qui menait au Médusa, reconnaissant de loin cette silhouette blonde et son odeur de bois mouillé. Elle pressa le pas pour le rejoindre, sûrement aussi nerveuse que lui.

« Joar, trésor ! bonjour. »
le salua-t-elle en retour, un fin sourire aux lèvres. « Je vais bien, et toi ? Tu sembles avoir pris des couleurs depuis la dernière fois. »

Elle l’invita à le suivre à l’intérieur jusqu’à l’arrière de la boutique, à cette heure-ci il n’y aurait pas beaucoup de monde, voire peut-être même personne, pour surprendre la présence d’un étranger dans leurs locaux. Puis, l’intérieur leur offrirait un peu plus d’intimité que ce milieu de rue où n’importe qui aurait pu les observer avec curiosité.
Il affirma l’avoir attendu, et la louve ne masqua pas son rire. Bien-sûr qu’il l’avait attendu, et elle avait bien espéré le voir aujourd’hui. Mais le reste de sa proposition, du moins, avait le don de la surprendre. A tel point qu’elle s’arrêta pour se retourner vers lui, si brusquement qu’ils manquèrent de se rentrer dedans.

« Une sortie avec… ta meute ? » répéta Helga en dévisageant le lupin. « Non, ce serait une mauvaise idée… Mon frère… il poserait des questions. »

Elle soupira, baissant les yeux vers ses pieds. Thorn ne pourrait pas rester éternellement dans le flou, mais elle n’osait pas lui raconter cette histoire ; il se sentirait rejeté, abandonné, ou bien penserait que la louve n’avait plus besoin de lui et le remplaçait par une meute entière.

« Enfin… peut-être qu’il voudrait venir, lui aussi. » une lueur d’espoir brilla au fond de ses yeux noirs, lorsqu’elle releva la tête. « Thorn n’est pas très… tu sais. On a toujours vécu loin des autres, ce n’est pas de sa faute. Mais peut-être qu’avec d’autres loups, ce serait différent. Peut-être que… qu’il t’accepterait, lui aussi. Enfin, toi et ta meute ! haha… »

Peut-être qu’ils pourraient agir comme des adultes normaux, comme les créatures sociales qu’ils étaient… Mais Helga craignait d’en demander trop à son aîné. Et à elle-même, par la même occasion. Mais voir toute la bienveillance de Joar et ses yeux pétillants d’excitation lui donnait envie de leur laisser une chance. Elle n’avait connu que des hommes bourrus et trois fois plus âgés qu’elle jusqu’à aujourd’hui, et avait décidé de se considérer depuis comme assez forte pour n’avoir besoin de personne, mais peut-être avaient-ils encore le droit à une chance. Peut-être pouvait-elle être, l’espace d’un moment, une jeune femme normale, avec ses rêves et ses ambitions aussi naïves pouvaient-elles être.
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Ada Solberg
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Lun 30 Jan - 16:35
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Ah ce fameux frère dont il entendait tant parler et dont il savait pourtant si peu. De ce qu'il en avait compris, c'était un solitaire plutôt bourru et peu enclin à se mélanger aux autres, humains ou loups. La Créature était si furtive que Joar n'avait qu'une seule fois eu l'occasion de l'apercevoir, un jour où il avait pensé se présenter à la porte de la maison d'Helga. En voyant cette armoire à glace pénétrer dans la demeure, il avait préféré faire demi-tour et revoir ses plans. La taille du frangin ne lui faisait pas si peur, son propre frère était un géant roux à la voix tonitruante, mais il avait bien saisi que l'intéressé ne serait pas ravi de voir son museau sur le seuil de la porte de sa petite sœur.
L'idée que cet oiseau de mauvais augure puisse interdire à la Louve de connaître de nouvelles expériences avait de quoi lui hérisser le poil, mais il ne se serait jamais permis de le faire savoir à haute voix. On ne choisissait pas sa famille, après tout.

La jeune femme semblait plutôt enthousiaste quant à sa proposition, elle s'autorisa même un peu d'optimisme vis-à-vis de la participation de son frère. L'invitation n'était initialement pas pour lui et Joar se serait bien passé de rencontrer le ronchon, mais si c'était la seule façon de passer un peu plus de temps avec sa conquête... Et puis avec tous les autres membres de la meute pour servir de chaperon et de distraction en même temps, il risquait moins de se faire arracher une oreille pour avoir été un peu trop joueur avec la Louve. En plus, s'il voulait être parfaitement honnête dans sa démarche d'inclusion des solitaires dans une meute, il ne pouvait décemment pas refuser un électron libre de plus. Thorn avait tout autant le droit que sa sœur de faire l'expérience d'une petite sortie entre Loups.

Ça vaut la peine d'essayer, tu ne crois pas ?

Sa voix s'était adoucie et il s'autorisa à passer un doigt sur la joue de la jeune femme avec une tendresse malicieuse. Peu importait que le grand escogriffe soit ou non de la partie, tant qu'elle ne refusait pas en bloc de rencontrer les autres.

Et si je t'accompagnais pour lui demander ? Peut-être qu'il accepterait plus facilement s'il voyait à qui il a affaire. Ça serait injuste pour toi qu'il dicte ta conduite alors que tu passes la plupart du temps seule, à devoir t'occuper de tout sans la moindre aide.

Le jeune homme devait le reconnaître, il ne comprenait pas que sa belle puisse accepter de se plier aux exigences de son frère. Elle menait son quotidien presque sans lui, travaillait, tenait la maison, faisait les courses et cuisinait pour elle et parfois pour lui sans se plaindre, mais il faudrait encore qu'elle ait son autorisation pour pouvoir sortir ? Peut-être fallait-il l'imputer à son tempérament, mais Joar sentait la moutarde lui monter au nez rien que d'imaginer la scène.

Pour ce qui était des autorisations que lui aurait à demander, il n'était pas inquiet. Ada se montrait très accueillante envers les nouveaux arrivants, elle n'avait rien contre une tête supplémentaire alors une seconde ne devrait pas poser de problème. Les autres suivraient son avis, se réservant un droit de véto seulement si la rencontre se passait mal.
Le Loup proposa à Helga de la retrouver après sa journée de travail pour la raccompagner et peut-être confronter ce fameux frère, s'il voulait bien se montrer en ville.


Thorn Lunde
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Thorn et Helga, c’était une longue histoire vieille de plus d’un siècle. C’étaient deux gosses qui s’étaient retrouvés à devoir survivre dans un monde impitoyable alors que l’un pensait ne jamais survivre plus d’une dizaine d’année et l’autre aurait dû supporter une vie monotone mais, au moins, sauve. Un peu du jour au lendemain, on avait remis entre les mains du malade la vie et la survie et cette petite sœur. Malgré tout, jamais il n’avait failli à sa mission. Même lorsque sa propre survie avait été menacée pour la simple raison qu’ils s’étaient retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Helga l’aimait plus que tout, et elle n’avait aucun mal à comprendre pourquoi il agissait parfois si durement ; ils n’avaient jamais eu le choix, et personne n’avait jamais été digne de confiance. Encore aujourd’hui, il était bouffé par la peur.
Mais ces choses-là pouvaient changer, Helga voulait croire qu’ils existaient un avenir pour eux tous, quelque part. Alors elle sourit à Joar, un rouge délicat infestant ses joues aussitôt que son doigt effleura sa peau. Par tous les dieux, il finirait par la croire complètement idiote…

« Je lui parlerai. » lui confia-t-elle dans un murmure avant d’ajouter, plus préoccupée ; « Mon ami, tu ne sais pas de quoi tu parles… Tu ne sais pas ce que mon frère a dû faire pour nous assurer notre survie jusqu’à Salem. » Elle attrapa sa main délicatement, son pouce caressant ses phalanges. « Il peut encore changer, seulement… il aura besoin de temps. Je ne sais pas de combien, mais… tu sais. » elle haussa une épaule, abattue, un sourire triste glissant sur ses lèvres. « Certaines âmes ne guérissent jamais vraiment entièrement. »

Car il s’était passé des choses, durant ce voyage. Rien ne se fait jamais vraiment sans embûches, sinon ce serait trop facile, n’est-ce pas ? Les enfants Lunde avaient bien appris cette leçon.
L’heure tournait, bientôt, il serait temps d’ouvrir et d’aider les pauvres malheureux incapables de chasser ou de faire pousser la moindre tige. Ils ne pouvaient pas s’attarder, pour l’instant.

« Rejoins-moi ce soir. Nous irons lui parler… Après tout, qu’est-ce qu’on pourrait bien te refuser, dis-moi ? »

Elle sourit. Puis, quand la clochette de l’entrée tinta doucement, la louve s’empressa de lui embrasser une joue, enfilant ensuite aussitôt son tablier pour rejoindre l’avant de la boutique. Avant de disparaître, elle s’autorisa un dernier coup d’œil vers son drôle de lupin, lui adressant un dernier geste de la main avant ce soir.
Non, décidément, quelques fois, il lui donnait envie de croire à toutes ces histoires qu’on pouvait bien raconter aux jeunes filles.
Maintenant, il ne faudrait plus que convaincre son têtu de frère ainé.

— —  —

Le soir arriva plus vite qu’elle ne l’imaginait. La louve, aux jardins, passa son avant-bras contre son front, les doigts pleins de terres et sûrement tout aussi sale et poussiéreuse sur le reste de son corps. Ce n’était pas le plus attendu venant d’une jeune femme qui s’apprêtait à rejoindre son… son quoi, d’ailleurs ? ils n’étaient pas tellement encore plus que des amis, mais ils n’étaient pas moins que ça, en tout cas, loin de là. Peu importe. Elle soupira, se fichant bien de quoi elle avait l’air ; de toute façon, entre loups, la terre était un peu une troisième compagne.
Helga retrouva la tenue avec laquelle était arrivée, nettoyant ses bras et ses mains avant de rectifier un peu sa coiffure. Etrangement, elle appréciait se regarder dans la glace et se trouver belle, depuis quelques jours. Si les dieux avaient vraiment disparu, elle se demandait bien pourquoi elle avait l’impression d’être guidée par Balder lui-même.

Comme convenu, Joar l’attendait dehors, et, une fois libérée, elle se profila à ses côtés, attrapant doucement son bras en soupirant, presque d’un air soulagé.

« Enfin ! » souffla-t-elle avec un sourire complice. « J’ai bien cru que ça n’en finirait jamais. » Mensonge. Elle avait passé la journée à guetter les mouvements du soleil jusqu’à ce moment. « Que comptes-tu donc dire à mon frère ? C’est bientôt Imbolc, ça pourrait être une bonne occasion de se rassembler, même entre solitaires… Voilà longtemps qu’on n’a pas pris le temps de se rassembler pour fêter quelque chose. »
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Mar 31 Jan - 1:04
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Joar était reparti tout guilleret pour accomplir ses propres tâches quotidiennes. Il avait une centaine d'années, mais ne semblait pas se lasser d'agir comme un adolescent. Bien sûr, il ne manqua pas l'occasion d'aller à l'auberge pour parler à Ada du petit changement de programme. La Louve se contenta de pousser un soupir en le toisant avec un mélange de tendresse et d'amusement avant de donner son accord.

On ne va pas inviter l'un et repousser l'autre, ça n'aurait pas de sens. Je ne sais pas jusqu'où vous irez tous les deux, mais quoi qu'il en soit, ça ne peut pas être une mauvaise chose de faire un peu plus connaissance avec d'autres Loups. Mais n'oublis pas d'être aimable, ce n'est pas à toi de décider si la façon de fonctionner d'une autre famille est bonne ou mauvaise, d'accord ? le gronda-t-elle par avance, se rappelant très bien du ton qu'il avait employé pour parler de ce frère solitaire qui semblait être en travers de son chemin.

Le jeune homme promit entre ses dents, moins convaincu qu'il ne voulait bien l'admettre, et quitta le Calavera en oubliant presque aussitôt ses paroles. Une tête brûlée ne changeait jamais vraiment, quels que soient les conseils qu'on pouvait lui donner.

_______________________________

Un peu fourbu de sa journée de travail, le Loup étouffait un bâillement au moment où Helga sorti à son tour. Elle se pendit à son bras et il lui sourit en tapotant la main d'un geste compatissant. Pour lui, les heures s'étaient égrainées très rapidement, concentré qu'il était sur son travail. Ç'avait été que la douleur dans ses mains et ses épaules qui lui avait rappelé que journée touchait à sa fin.

À qui le dis-tu ! Je crois qu'après cette conversation avec ton frère, je vais simplement aller m'écrouler sur mon lit sans attendre.

Ils se mirent en marche, poussés par la chute du soleil derrière l'horizon. Les journées étaient encore bien courtes, lorsque le ciel n'était pas dégagé il faisait nuit encore plus tôt ! Salem avait beau être un refuge pour tous, il n'était pas très prudent de s'attarder dehors, passé une certaine heure. Après tout, certaines créatures étaient très ouvertement liées à la nuit, aux forces obscures ou au chaos, et si leur maitrise d'elles-mêmes permettait à tout le monde de vivre en paix, il valait mieux ne pas leur donner des sources de tentations.
La remarque de la Louve était très vraie et Joar s'abima un instant dans une profonde réflexion. Il n'avait pas pensé à cette occasion, qui était une excuse parfaite pour se réunir, mais quelque chose le dérangeait.

Je crois que j'aimerais mieux que ce soit moins formel. Une sortie en meute se ferait entre adultes alors que pour Imbolc, il y aura les enfants, d'autres familles et d'autres Créatures... Sans parler des petites traditions de chacun qu'il faut respecter pour ne pas froisser les gens, de l'alcool qui délie un peu trop les langues et de toute la gestion des préparatifs. Diana et Ada sont terrifiantes quand elles commencent à planifier les repas, on est tous mit à rude épreuve pour fournir le nécessaire.

Un frisson lui descendit le long du dos en repensant aux années précédentes. Entre la mère de famille habituée à gérer des louveteaux turbulents et l'alpha qui régnait en cuisine avec plus de poigne encore qu'elle n'en avait sur la meute, les deux Louves s'étaient fait une mission d'organiser chaque fête avec minutie pour ne pas gâcher l'occasion. Après coup, tout le monde repartait avec le sourire, le ventre plein et des souvenirs merveilleux. Mais les semaines précédant le grand jour étaient... Rudes. Il fallait chasser, cueillir, acheter, décorer, cuisiner. Personne n'échappait au processus, pas même les enfants. Ce n'était pas pour rien qu'il était si fatigué ce soir-là.
Si le plan était de détourner Thorn de la civilisation une bonne fois pour toutes, alors c'était l'idée parfaite !

Je pensais l'inviter à se joindre à nous pour une petite sortie en forêt que l'on compte faire demain, justement pour préparer Imbolc. Ce serait l'occasion de tâter le terrain pour tout le monde et si ça se passe bien, pourquoi pas fêter le printemps tous ensemble ? suggéra-t-il en haussant les épaules.

Même s'il était très enthousiaste à l'idée de connaître un peu mieux Helga, il ne voulait surtout pas se précipiter et brûler des étapes par mégarde. Rien ne le rebutait plus que de se sentir pressé par le temps ou par les autres.
Leurs pas finirent par les mener au seuil de la demeure des Lunde. Par habitude, Joar rangea ses mains dans les poches de sa veste et laissa la jeune femme passer devant. Il n'avait toujours pas de discours tout prêt, mais il se disait qu'il aviserait sur le tas, après avoir vu la tronche du frangin.


Thorn Lunde
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Joar marquait un bon point, concernant le fait que cette sortie devrait être moins formelle avant tout pour mettre tout le monde dans les meilleures conditions. Helga n’était déjà pas sûre de réussir à convaincre son frère, mais alors pour une fête ses chances auraient été encore moindres. Il allait déjà devoir avaler la première pilule ; sa sœur fréquentait un autre lupin, et ce n’était pas des plus récents. La seconde ; il s’agit d’une petite meute, donc pleins d’autres loups qui veillent les uns sur les autres. La troisième, et dernière ; ils les invitent à une chasse en préparation d’une grande fête, à laquelle ils seraient aussi conviés.
Plus elle y réfléchissait, et plus Helga avait du mal à voir dans quel univers cette discussion pourrait bien se passer.

« Tu as raison. » souffla-t-elle malgré tout. « Il vaut mieux y aller doucement et ne pas trop le brusquer. Mon frère a sa routine et ses habitudes, il n’aime pas trop quand ces choses-là changent, encore moins subitement… ! »

De vagues souvenirs lui revenaient, de lorsqu’ils étaient encore petits et innocents, dans ce village perdu sur une côté Norvégienne, loin du monde, de ses misères. Il n’y avait que la leur qui comptait, mais ainsi rassemblés avec leurs compagnons villageois, tout semblait plus facile à vivre. Les fêtes se faisaient en grand nombre aussi, mais son frère, déjà, s’y présentait peu. Les premières fois, il perdait brusquement ses forces, finissait par s’effondrer au milieu des festivités, forçant leur père à le ramener bien au chaud. Les dernières fois, on ne le voyait même plus, et les fêtes battaient leur plein au milieu du village, oubliant ce malade ratatiné dans son lit.
Helga inspira profondément pour se donner du courage, une fois plantés devant le seuil de leur foyer, la Lunde passa devant son bel ami, déglutissant nerveusement avant de se glisser à l’intérieur, là où attendait une immense silhouette sombre attablée seule, jouant avec la pointe d’un couteau sur le bois de leur table.

« Thorn ! je n’étais pas sûre que tu sois déjà rentré. » un silence glissa entre les deux Lunde, et la sœur soupira doucement. « Il y a quelqu’un qui veut te voir, dehors. C’est un garçon qui me rend visite depuis peu. » à cette mention, l’autre loup jeta son regard vers sa cadette, aussi vif que la morsure d’un cobra. « Je sais déjà ce que tu vas me demander, mais non, il n’est pas méchant, il ne me force à rien et tu sais que si ça avait été le cas il ne se présenterait pas indemne à notre porte aujourd’hui.
— C’est qui ?
grogna seulement Thorn en plantant la pointe du couteau dans le bois avant de se relever.
— L’un des loups d’Ada. Joar.
— Ce gringalet ? Il ne pourrait même pas te protéger face à l’attaque d’un lièvre, je suis sûr.
— N’as-tu jamais envisagé l’hypothèse que je n’ai plus besoin d’être protégée, mon frère ? »


L’attaque visa juste, car elle arrêta le loup, sembla même le pétrifier. Il fronça les sourcils pendant une brève fraction de seconde, bouche cousue, ruminant intérieurement. Helga lui adressa un regard entendu, puis l’invita à la joindre pour rencontrer le jeune homme à leur porte.
C’est accompagnée de son colosse de frère qu’elle ouvrit à nouveau cette porte, aussi nerveuse que pouvait l’être un lapin coincé entre deux molosses. Absolument tout était fait pour mal se passer durant cette rencontre, pour cette raison Helga décida de rester un peu en avant de son ainé, au cas où il serait tenté de faire quelque chose de stupide. Oh, il n’irait pas agresser quelqu’un en pleine rue pour la simple et bonne raison que celui-ci avait l’audace de faire la cour à sa cadette, elle en était sûre, mais… étrangement, elle ne faisait pas tant confiance à l’instinct de la créature terrée en eux trois.

« Bon, eh bien, Thorn, je te présente Joar. Joar, voici mon frère, Thorn… essayez de ne pas vous étriper pour un oui ou un non, ce serait embarrassant pour tout le monde… »


Le frère Lunde était un homme immense auquel le loup collait comme une seconde peau. Même sous forme humaine, c’était comme si la bête transperçait tout de même. Il devait faire une bonne tête de plus que le rouquin planté face à lui, et au moins le double de sa carrure.
Il était pourtant mal connaître Thorn que de penser qu’il s’abandonnerait à la violence aisément, qu’il irait faire la peau du premier venu. Malgré sa grande carrure, le lupin était, la plupart du temps, doux comme un agneau, et effacé dans les ombres dans lesquelles il était le plus à l’aise.
Enfin, il était difficile d’effacer réellement l’ego des Hommes malgré tout et, ce jour-là, il joua de ses formes pour faire passer un message clair à l’étranger devant leur porte. Ce message, si simple, si clair, si doux, disait ; oses toucher un cheveu à ma sœur, et même ta meute risque de ne pas reconnaître ta dépouille.
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Mar 31 Jan - 14:03
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Évidemment, le Loup ne s'attendait pas à être reçu à bras ouverts. Il se considérait déjà comme chanceux de ne pas avoir affaire avec un père surprotecteur (à son sens, ils étaient pires que les frères) ou à une volée de sœurs à la langue bien acérée. Bizarrement, les femmes lui faisaient souvent bien plus peur que les hommes. Le fait d'avoir grandi avec Diana comme belle-sœur y était sans doute pour quelque chose, sans parler des deux autres femelles de sa meute qui se montraient chacune plus redoutable que l'autre. Sa famille était très clairement sous l'égide du pouvoir féminin, et il aimait mieux ne pas avoir à se frotter à d'autres figures d'autorité maternelle.
Cependant, il ne put réprimer un haussement de sourcil en voyant l'immense silhouette noire de Thorn franchir le seuil de la porte. Ça, c'était un sacré grand bonhomme... Plus grand que Hauk et plus large encore que Eldar. Difficile de croire qu'il était du même sang que la belle et douce Helga, qui brillait par un gabarit bien plus gracieux et discret. Sans parler de sa trogne superbement balafrée et peu avenante. Joar fit un effort pour conserver son sourire, mais intérieurement, sa part lupine avait le poil tout hérissé et grognait avec méfiance.

Bonsoir Thorn. J'ai beaucoup entendu parler de toi, même si la réciproque m'étonnerait beaucoup, plaisanta-t-il pour tenter vainement de détendre l'atmosphère. Hm. Je ne vais pas te déranger trop longtemps : je passais simplement ce soir pour formellement vous inviter, toi et Helga, à participer à une sortie demain avec ma meute. Entre Loups. Ta sœur m'a expliqué que vous n'étiez pas très familier avec le fonctionnement en groupe, mais ça avait l'air de l'intriguer et nous on serait ravis de connaître d'autres Loups à Salem.

Sa voix était claire, son regard honnête et il avait abandonné son sourire un peu trop poli pour être tout à fait sincère. Et puis ce type ne lui donnait pas envie de sourire outre mesure. Rien dans son attitude ne dénotait d'agressivité, mais il était clair que son assurance témoignait d'une volonté d'obtenir ce qu'il voulait. Se faire rembarrer d'un regard noir n'était pas au programme.

Ça n'engage à rien, on va simplement sortir se dégourdir les pattes, éventuellement attraper un ou deux lapins pour Imbolc et faire un peu de cueillette si c'est possible. On veut juste faire connaissance et vous proposer de tâter un peu l'ambiance de la meute.

Joar espérait secrètement que Thorn refuse, qu'il se replie dans sa tanière et qu'il laisse sa sœur faire sa vie tranquillement. Toute cette histoire était née du fait qu'il fallait l'autorisation de monsieur pour pouvoir poser un pied hors des murs, sa participation n'était qu'un élément annexe.

Est-ce qu'on pourra compter sur votre présence ?


Thorn Lunde
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Les deux Lunde n’avaient pas été épargnés par de grandes silhouettes ; si Thorn était ce qu’on pouvait qualifier d’immense, sa sœur était elle aussi plus grande que la moyenne des femmes, bien que plus petite que son frère malgré tout. C’étaient, en somme, deux géants dans un monde de petites gens.
Le loup manqua de rentrer dans leur visiteur en sortant, baissant les yeux sur une tête blonde qui semblait des plus intimidées même s’il ne consentait pas à en démordre pour autant, chose admirable. Il lui semblait encore plus petit et frêle en personne.  Pour toute réaction, Thorn jeta un coup d’œil à sa sœur, comme la suppliant de le laisser repartir, mais celle-ci porta une main à son épaule, l’encourageant à au moins l’écouter avec un geste du menton vers le nouveau débarqué. Très bien, puisque cela semblait être important pour elle, il voulait bien faire l’effort de rester là à l’entendre.

Il leur proposait donc une sortie en prévision d’Imbolc qui se tiendrait dans quelques semaines pour aller chasser quelques proies avant la grande réunion annuelle ? En théorie, son histoire tenait la route. Mais en pratique… Thorn n’avait jamais été confronté à la moindre meute, et Helga non plus, il n’était même pas sûr de savoir de quelle manière il serait supposé se comporter, ainsi qu’elle, ni si leurs manières de solitaires seraient plaisantes à endurer. Nouveau regard paniqué lancé vers sa cadette qui joignit les mains dans une posture de prière, rassemblant toute la tendresse dont elle était capable dans un regard entendu.
Elle était la seule à connaître assez le grand Lunde pour percevoir dans son regard ce changement infime dans ses pupilles, ainsi que la contraction de sa mâchoire dans laquelle transpirait toute son anxiété refoulée.

« Mais on ne les connait pas… !, lui murmura Thorn malgré ça, espérant que le troisième lupin ne tendrait pas l’oreille même s’ils étaient littéralement face à face.
— On ne connait jamais personne, au début !, répondit Helga avec un sourire, ramenant de nouveau sa main contre l’épaule du grand brun pour l’apaiser. Ce serait l’occasion parfaite de se mêler à d’autres loups, de… de découvrir qui on est au fond ! Puis, je serai là, moi aussi.
— Mhh… »


On ne pouvait pas dire de Thorn qu’il était très causant, ne prenant parfois la peine que de s’exprimer en grognements ou par les mots les plus courts qu’il était capable de trouver, comme si la moindre parole, au fond, lui coûtait horriblement.
En temps normal, s’il ne s’agissait que de lui, il aurait sûrement fermé la porte au nez de leur pauvre visiteur, se fichant bien des loups et de qui il pouvait être. Mais aujourd’hui, il ne s’agissait pas que de lui, mais aussi de sa sœur, et elle le regardait presque avec des étoiles dans les yeux. Lui qui connaissait les forêts, il aurait pu lui en conter tous les dangers ; les animaux sauvages étaient imprévisibles, elle pourrait se blesser, peut-être même risquer de perdre la vie ! mais il repensa à ses paroles avant de sortir de chez eux, et Thorn fini par soupirer avant de hausser ses énormes épaules.

« Bien, d’accord. » marmonna-t-il avant de croiser les bras sur sa poitrine, baissant les yeux vers Joar, un sourcil se haussant doucement. « Où et quand ? »
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Ada Solberg
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Joar eut beaucoup de mal à rester silencieux et calme alors que le frère et la sœur échangeaient plus ou moins en silence. Le problème n'était pas de se sentir comme la 5ᵉ roue du carrosse — un sentiment désagréable mais très familier qu'il avait appris à ignorer depuis son plus jeune âge, quand son propre frère et sa fiancée rentraient dans leur petite bulle d'amour éperdu, ignorant superbement leur entourage — mais plutôt de réprimer son envie de pousser un gros soupir, de lever les yeux au ciel ou de dire "oui, on ne se connait pas, mais c'est un peu le but de cette invitation, espèce d'andouille !". Heureusement, l'âge lui avait mis un peu de plomb dans la tête et il rongea son frein jusqu'à obtenir la victoire.
Un sourire satisfait aux lèvres, il s'autorisa même à glisser un regard et un clin d'œil à Helga pour la remercier pour son intervention tout en douceur. Un vrai travail d'équipe.

Demain, à la porte nord. On sortira deux heures après le lever du soleil, pour laisser le temps à tout le monde d'arriver. On a une cache pour les habits, vous pourrez venir au rendez-vous sur vos deux jambes comme ça. Ada n'aime pas qu'on se rassemble sous forme lupine dans l'enceinte de la ville, elle dit qu'on prend trop de place et qu'on rend certains habitants nerveux, ajouta-t-il avec un haussement d'épaule, comme s'il n'était pas très convaincu par l'argument. Ou qu'il se fichait pas mal d'encombrer la route.

Après avoir reçu la confirmation que les deux solitaires seraient bien sur place, il adressa un signe de la main à la jeune femme, un regard au colosse, et s'en repartit pour aller annoncer la nouvelle au reste de sa meute.



☽ ◦ ◯ ◦ ☾


La veille au Calavera avait été assez animée, avec beaucoup de clients jusque tard et assez de travail en cuisine pour obliger la cuisinière à rester sur place bien après le lever de la lune. Elle était donc rentrée chez elle épuisée et ravie de pouvoir s'octroyer une journée loin de la ville. Son sommeil de plomb la maintint au lit plus tard qu'elle ne l'avait prévu et le soleil était déjà au-dessus de l'horizon lorsqu'elle daigna ouvrir un œil. Ada était de celles qui ont du mal à sortir des draps. Mais une fois debout, elle ne perdit pas son temps et fit quelques ablutions, acheva de préparer un panier pour un en-cas destiné à rassasier tout le monde et enfila une tenue modeste et pratique, facile à retirer pour se transformer : une longue chemise branche au col large et un surcot rouge sombre, le tout sans ceinture. Pour les cheveux, ça n'avait pas d'importance, mais elle tressa à la hâte les longueurs avant de sortir et de refermer derrière elle.
Connaissait les autres, elle était persuadée qu'elle ne serait pas la première arrivée et qu'on la chambrerait, aussi pressa-t-elle le pas pour rejoindre la porte nord. Avec de la chance, elle parviendrait à destination avant que leurs invités exceptionnels n'y soient. Elle avait parfaitement confiance en sa meute pour se montrer courtoise et bienveillante, ils étaient tous adultes et responsables tout de même, mais entre Loups, il pouvait y avoir des réactions parfois  surprenantes.

Arrivant au petit trot près des grandes portes qui s'ouvraient dans l'enceinte de bois de Salem, Ada pu constater que presque tout le monde était déjà présent : Joar sautillait autour de Hauk pour l'inciter à se battre, sans doute pour décharger un peu de cette énergie bouillonnante dont il ne manquait jamais, tandis que Diana examinait avec attention la main d'Eldar qui s'était visiblement brûlé assez fort. La Louve était guérisseuse et soignait les petits bobos de tout le monde. Ne manquait que Tanja et les deux Lunde pour compléter le tableau. Tout le monde était habillé avec une simplicité proche de la négligence pour pouvoir profiter de leur apparence de loup dès qu'ils auraient atteint la cache pour y déposer leurs affaires. L'atmosphère était joyeuse, détendue et impatiente.

Le mot était très vite passé que deux autres Loups allaient se joindre à la sortie du jour et en prévision de l'événement, Ada avait rappelé à chacun de bien se tenir et de rester tolérant vis-à-vis des habitudes de leurs hôtes. Peu importait la relation entre Joar et Helga, il fallait avant tout envisager cette rencontre comme une porte ouverte à des relations avec les deux solitaires, qu'elles soient simplement de bon voisinage ou qu'ils en viennent à intégrer pleinement la meute. Chacun avait son passif, son histoire datant d'avant la guerre des pestes, et il fallait respecter les envies de chacun sans forcer. Aucun des membres ne s'y était opposé, bien au contraire, une sincère curiosité s'était éveillée chez eux et l'envie de compter deux nouvelles têtes dans la troupe s'était vite répandue.

Tanja ne mit pas longtemps à pointer le bout de son joli nez, encore toute ensommeillée. Malgré sa robe simple et ses cheveux détachés, elle rayonnait de beauté, comme à son habitude. Elle n'eut pas le temps de dire bonjour à tout le monde que Joar se mit à faire de grands gestes en direction de la rue principale qui menait à la porte. Toutes les têtes se tournèrent d'un même mouvement pour voir approcher deux hautes silhouettes. La curiosité se lisait dans tous les regards.
La première réflexion d'Ada fut, bien évidement, de se dire que les deux tenaient plus du chêne que du loup. Avait-on idée d'être si grand ! Surtout le frère... La brunette l'observa attentivement, la tête légèrement inclinée sur le côté. Il avait une sacrée balafre en plein milieu du visage et son air sombre ne donnait pas spécialement envie de s'approcher, pourtant elle ne parvenait pas à déceler d'agressivité dans son regard ou sa démarche. Vu le portrait qu'en avait dressé Joar, elle s'était attendue à plus d'animosité et se trouvait agréablement surprise de s'être trompée.

Ravie de voir que tout le monde était présent, elle s'avança la première pour accueillir les deux solitaires avec un sourire si chaleureux qu'il aurait pu en faire fondre la neige hivernale.

Bonjour vous deux ! C'est un plaisir de faire enfin votre rencontre. Tout le monde vous attendait avec impatience. Prêts à y aller ? Surtout n'hésitez pas si vous avez des questions ou que quelque chose vous dérange, c'est nouveau pour nous aussi mais je ferai tout mon possible pour que nous gardions tous de bons souvenirs de cette journée, d'accord ?

Son regard s'était porté sur Thorn à la fin de sa phrase, car il ne lui avait pas échappé que c'était lui le plus mal à l'aise des deux. Elle trouvait touchant qu'il accepte de sortir de sa zone de confort pour faire plaisir à sa sœur. Joar, de son côté, n'avait d'yeux que pour Helga.


Thorn Lunde
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Le jeune loup était reparti depuis de bonnes heures quand sa sœur louve commença déjà à s’impatienter de leur sortie du lendemain. Thorn, lui, s’était mis à farfouiller les quatre recoins de leur baraque pour remplir un sac de quelques provisions et autres objets utiles, juste au cas où. Reflexes d’explorateur, probablement, mais il ne pourrait pas quitter leur demeure sans savoir qu’il était équipé en cas du moindre pépin.

« Il est mignon, n’est-ce pas ? demanda finalement Helga avec un sourire tandis qu’elle observait son aîné préparer des tonnes d’affaires qui ne seraient jamais utilisées demain.
— Quoi ? grogna-t-il pour seule réponse, ne détachant même pas son regard de ses préparatifs. Visiblement, il s’était enfermé dans ses pensées au point de ne plus écouter qui que ce soit.
— Joar !
— Ah, oui. A croquer, marmonna Thorn en levant les yeux au ciel. Avait-il vraiment un avis à formuler sur ce garçon ?
— Oh, allez ! Je suis sûre qu’on va bien s’amuser demain.
— On n’a jamais eu besoin de quiconque, je ne vois pas pourquoi ça changerait demain.
— N’en as-tu jamais assez d’être constamment seul, mon frère ?
— Je ne suis pas seul. »
répliqua le loup en se retournant vers sa sœur figée qui inspira lentement, un sourire léger pendu aux lèvres. Il valait mieux ne pas creuser ce sujet, aussi en changea-t-elle rapidement en se redressant légèrement, un sourire plein de taquinerie se dessinant au coin des lèvres tandis qu’elle ajoutait ;
« Puis, qui sait, peut-être même que tu feras toi aussi une rencontre inattendue demain. »

Pour seule réponse, Thorn leva les yeux au ciel avec un grognement désintéressé. Si elle espérait le jeter dans les bras de quelqu’un pour lui faire oublier qu’un autre loup lui tournerait autour, c’était raté.
La nuit tomba rapidement après un repas rapidement englouti, puis les Lunde partirent se coucher. Mais si l’un était habituellement torturé par ses pensées et peinait à trouver le sommeil déjà en tant normal, l’autre aussi se joignit à lui, trop excitée pour réussir à fermer l’œil.

— — —

Ils sortirent comme des voleurs de chez eux ; sans un bruit, et capuchonnés. Il n’y avait pas un chat dans les rues à cette heure, sauf quelques travailleurs bien matinaux ou des promeneurs cherchant un calme certain. Le frère et la sœur, sous leur cape, partirent retrouver la porte Nord, ne tardant pas à remarquer le petit groupe qui s’était formé — de toute façon, il aurait été difficile de rater les grands gestes du blond de la veille, arrachant un énième soupire au grand loup noir. Helga lui jeta un regard encourageant, puis ils franchirent les derniers mètres qui les séparaient.
A l’image de leurs comparses, les Lunde n’étaient pas vêtus de tissus compliqués ; il s’agissait de choses simples à retirer et à enfiler, de quoi supporter la fraîcheur matinale mais qui ne leur collerait pas à la peau par la suite. Helga avait détaché ses cheveux, il n’aurait servi à rien de les tresser aujourd’hui, au risque de les retrouver encore plus emmêlés qu’ils le seraient déjà à leur retour. Quand elle remarqua Joar, elle lui adressa un sourire, accompagné d’un geste discret de la main. Thorn se tenait deux pas en arrière d’elle, projeté comme une ombre menaçante veillant sur sa cadette.
Ses orbes anthracites croisèrent le regard de leur alpha avant de s’abaisser aussitôt pour observer chacun des loups présents, leurs odeurs créant toute une sphère d’effluves inconnues qui brouillait ses sens. Thorn fini par hocher la tête, accompagné de sa sœur.

« Nous sommes prêts. » marmonna-t-il seulement en resserrant sa prise sur la besace emportée.
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Ada Solberg
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Jeu 2 Fév - 12:09
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Le groupe se mit en marche sans attendre après avoir notifié les gardes en poste de leur sortie. Ce n'était pas une procédure obligatoire, mais la prudence voulait que les responsables de la sécurité soient au courant des allers et venues. Le chemin qu'ils empruntèrent se réduisit rapidement à une simple piste forestière et plus ils s'enfonçaient dans les bois, plus la végétation prenait le pas sur la terre battue.
Les membres de la troupe discutaient joyeusement, principalement à propos d'Imbolc et de ce qui serait au menu du grand repas festif, posant régulièrement des questions à Helga pour en savoir plus sur elle et ce qu'elle avait l'habitude de faire à cette période de l'année. Son frère se cantonnant au silence et à fermer la marche, les tentatives pour engager la conversation avec lui moururent assez rapidement. En tête de cortège, Eldar ouvrait la voie tandis qu'Ada accélérait ou ralentissait le pas pour participer aux différentes discussions tout en gardant un œil sur chacun.

Au bout d'une petite dizaine de minutes, une autre personne se retrouva en queue de file, juste à côté du géant. Tanja, habituellement au centre de la formation, s'était prise d'un drôle d'intérêt pour leur invité et arborait ce petit sourire mutin qu'elle avait lorsque quelque chose lui trottait dans la tête.

Alors grand dadais, on traîne la patte ? Tu complotes pour te débarrasser de Joar dès qu'on aura le dos tourné ou tu as juste peur d'être mangé ?

Elle éclata d'un rire cristallin à sa propre taquinerie.

Allons, déride-toi. Ton visage est déjà bien assez amoché comme ça, pas besoin de lui donner des signes de vieillesse prématurée. C'est à croire que tu n'es pas content d'être ici. Pourtant ça doit te changer d'avoir de jolies Louves autour de toi, non ?

À ces mots, elle lui enlaça le bras avec un petit air charmeur, celui qui faisait des merveilles sur tous les hommes qu'elle croisait. Difficile de dire si elle tentait réellement une approche ou si c'était un jeu. Avec ses grands yeux bleu clair, ses longs cheveux dorés et brillants, ainsi que sa frimousse d'ange, personne ne lui refusait jamais rien.

Tu n'as pas peur de te retrouver tout seul quand ta sœur se sera trouvé un homme avec qui faire sa vie ? Parce qu'elle ne va pas rester à s'occuper de toi jusqu'à la fin de ses jours, tu sais... Une femme a besoin de plus que d'un quotidien à pouponner son frère.


Thorn Lunde
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Le groupe s’était naturellement mis en route une fois la petite troupe complète, menée par un grand gaillard et fermée par la présence obscure du Lunde tout à l’arrière. Sa sœur était ensevelie sous les questions des plus curieux, mais Thorn ne le releva pas ; après tout, elle était bien plus sociale que lui, ou du moins avait-elle plus de faciliter à nouer des liens avec autrui. Mais il ne se plaignait pas de sa condition. Après tout, le loup noir était un bon solitaire comme on pouvait les imaginer alors c’était peut-être même mieux ainsi, il n’aurait d’ailleurs pas pu espérer mieux et aurait sûrement soupiré intérieurement avec exagération si on était venu l’accabler de mille questions.
Mais les choses, bien-sûr, n’allaient pas se passer comme il l’espérait. Alors qu’il pensait être au moins tranquille pour leur marche, une silhouette blonde et plus basse que son épaule arriva à sa hauteur, s’attirant un regard interrogateur de la part de leur drôle d’invité. Celle-ci n’attendit pas pour devenir aussitôt son pire cauchemar.

Les taquineries, il pouvait les supporter, les connaissait bien. Combien de fois lui avait-on reproché de regarder si intensément dans le vide qu’ils craignaient qu’il soit en train de planifier un meurtre ? Il aurait pu lui répondre qu’il ne planifiait pas seulement de se débarrasser de Joar, ou qu’elle pourrait très vite connaître l’ampleur de ses plans si elle ne devenait pas moins agaçante, mais la louve ne lui laissa même pas le temps d’émettre un son qu’elle revenait à la charge. La mention des « jolies louves » acheva de tendre le grand brun dont le visage se ferma encore un peu plus si c’était possible, et il ravala un grognement en essayant de concentrer son attention sur le paysage du côté inverse de son parasite, espérant ainsi qu’elle remarque qu’elle n’était plus la bienvenue à ses côtés. Qu’en avait-il bien à faire des louves, lui ? Elles non plus le remarquaient pas, de toute façon, sauf parfois pour glousser entre elles ou parier sur des prouesses qu’il ne voulait même pas imaginer.

Mais c’est alors qu’elle franchit une frontière invisible, d’abord en le touchant tandis qu’elle s’agrippait à son bras, ensuite en sous-entendant que sa sœur finirait par l’abandonner une fois sa moitié trouvée.
Helga ne pouvait pas l’abandonner, n’est-ce pas ? Cette seule idée suffisait à condamner sa pauvre âme à un désespoir infini.
La mâchoire si crispée qu’on aurait pu craindre qu’il s’en brise les dents, Thorn serra les poings, son loup intérieur rugissant à plein poumon comme une bête folle, se débattant dans sa cage pour remettre cette sotte à sa place. Pour qui se prenait-elle, enfin ?
Mais il ne pouvait pas tout gâcher, pas maintenant, pas alors qu’Helga espérant tant de lui, de cette rencontre. Alors il ne se contenta que d’une parole, rendue encore plus agressive comme s’il s’agissait du loup lui-même qui venait lui grogner en plein visage ;

« Lâche-moi. » articula Thorn avant de tirer sur son bras pour se dégager de son étreinte et reprendre sa route.
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Ada Solberg
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Mar 14 Fév - 0:47
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La jeune fille poussa un petit cri aigu de surprise, se laissant facilement repousser sur le côté du chemin. Son rôle de créature fragile lui collait si bien à la peau qu'elle oubliait souvent qu'elle avait la force de soulever un homme adulte de terre. Son exclamation arrêta instantanément la colonne de marcheurs et toutes les têtes se tournèrent d'un même mouvement vers les deux protagonistes. On pouvait lire la soudaine tension sur certains visages, la réaction instinctive et immédiate d'une meute habituée à vivre ensemble et à affronter ensemble les dangers. Ils n'étaient pas du même sang, mais ils n'avaient rien à envier au lien qui unissait le frère et la sœur Lunde.
Diana se hérissait à vue d'œil et Eldar semblait prêt à revenir sur ses pas pour confronter Thorn, qu'il tenait déjà pour responsable par défaut de cette crise dont il ne savait rien. Cependant, personne n'esquissait le moindre geste car il n'appartenait qu'à une seule personne d'agir en premier.

Ada, contrairement aux autres, semblait plutôt indifférente face à l'animosité environnante. Elle descendit le chemin pour revenir au niveau des deux loups et toisa Tanja avec une expression à mi-chemin entre la déception et la répréhension. L'affrontement des regards ne dura qu'un instant avant que la blonde ne baisse les yeux en boudant.

J'en attendais plus de ta part.

Le verdict avait été prononcé d'une voix surprenamment douce, presque triste. Toute la meute se décrispa dans un même mouvement, Tanja rejoignit la tête du cortège à grandes enjambées rageuses et tout le monde put reprendre la marche, mettant officieusement fin à l'incident. Ada préféra rester aux côtés de Thorn, pour fermer la marche. Les conversations reprirent assez vite, Joar se faisant un devoir de rendre l'atmosphère plus joyeuse, comme à son habitude. Il semblait parler avec beaucoup d'enthousiasme à Helga à propos d'un souvenir de chasse.
La brunette ne prêta pas longtemps attention à ce qui se passait à l'avant, se focalisant plutôt sur l'ombre géante qui marchait à ses côtés. C'était comme d'être constamment à côté d'un grand dolmen taiseux. Elle n'avait rien manqué de l'échange entre lui et la belle Tanja, et si elle avait clairement fait comprendre à sa cadette qu'elle était très déçue par son attitude, elle ne s'était pas encore exprimée sur celle du Loup noir. Mais il ne semblait pas dans son caractère de faire escalader la violence, aussi attendit-elle que le solitaire finisse par lui lancer un regard pour entamer la conversation.

Ils n'en ont pas l'air, mais ils sont tous aussi tendus que toi. Surtout Tanja, qui doit apprendre à partager l'attention de sa famille avec d'autres. Nous n'avons pas les mêmes parents, pourtant elle est comme une petite sœur pour nous tous. Et il est possible que nous l'ayons trop gâtée... admit-elle avec un petit rire désolé. Ses mots étaient cruels, je m'en excuse. Ils n'étaient que le reflet de ses propres inquiétudes.

Difficile de faire tenir en place une jeune fille brillante et un peu peste dont le plaisir à peine coupable était d'être au centre de l'attention. Habituée à être adorée et protégée par sa meute, ainsi qu'à obtenir presque tout ce qu'elle voulait des hommes à qui elle faisait tourner la tête, la blonde ne valait pourtant pas mieux que Thorn lorsqu'il s'agissait de laisser les siens fréquenter des inconnus. Un travers que l'âge n'avait pas beaucoup atténué.

Elle ne te causera pas de tort. Aucun de nous ne le souhaite, ni pour toi, ni pour Helga, je t'en fais la promesse. Tu veux bien lui accorder ton pardon ? Et nous laisser une nouvelle chance de faire meilleure impression ?

Ada était à l'exact opposé de son invité : petite, sereine, solaire et chaleureuse. Elle dégageait une impression de bienveillance tranquille là où l'expression et la stature du Loup noir donnait la sensation glaçante d'être à deux doigts de se faire mordre furieusement. Ils étaient deux forces différentes, mais pas nécessairement antagonistes.


Thorn Lunde
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Thorn senti le moment exact où il avait commis un faux-pas. Il se paralysa à la moitié d’un pas, deux yeux nerveux scrutant les faits et gestes des autres lupins qui l’entouraient, aussi immobiles que lui et retournés dans sa direction. Une voix intérieure, stupide, lui souffla de se préparer à leur faire face, qu’il aurait été capable de s’en sortir. Face à… quoi ? une demi-douzaine de loups aussi gros et sûrement plus vifs que lui ? Non, ils l’auraient réduit en charpie avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, c’était un fait. Thorn déglutit, son loup s’agitant encore plus intérieurement, retroussant ses lèvres sur des babines noires. Mais étrangement, il n’essayait pas de s’avancer encore plus, de gonfler le torse et de faire de l’ombre à quiconque… non, le loup se ratatinait, tout croc dehors, grognant simplement qu’il voulait qu’on le laisse tranquille. Mais peut-être n’était-ce pas une idée compatible avec le fait de vivre en meute.
Chacun sous tension, l’aîné des Lunde craignait le moment où le premier déciderait à lui bondir dessus. D’instinct, sa dextre chercha à attraper quelque chose le long de sa cuisse, mais il se rappela qu’il n’avait pas pris son couteau — quand on est un loup, les larmes deviennent rapidement superflues. Helga été aussi tétanisée que lui, coincée entre Joar et les autres membres de la meute. Mais ses yeux paniqués ne lâchaient pas son frère, s’imaginant déjà les pires scénarios. Au fond, ils étaient deux âmes jumelles que le temps avait séparées, et elle sentait avec une exactitude troublante la peur dans les tripes de son aîné. Personne ne bougea, même le vent sembla ne pas vouloir s’immiscer dans cette dispute silencieuse, et lorsque la louve se décida à esquisser un pas vers son frère, elle compris pourquoi personne d’autre n’avait bougé jusqu’ici.

Ada s’approcha, congédia la plus jeune, et le cortège reparti de plus belle. Helga détacha difficilement le regard de son frère loup, un éclat douloureux dans l’œil. Mais Joar la traîna avec le reste de la bande en lui demandait s’il lui avait déjà conté une autre de ses histoires — ce garçon était un vrai puits à anecdotes — et elle réussit à abandonner son frère à son sort avec un hochement de tête entendu partagé avec lui. De plus, elle avait vu Ada rester prêt de lui, ce qui la rassurait assez pour se détourner.
Thorn, lui, accepta la présence de la nouvelle louve en expirant lentement, un nouveau poids s’abattant sur ses épaules déjà lourdes. Il se demandait à quoi il devait s’attendre, si elle lui parlerait de sa sœur, de sa cicatrice, de ses grands airs ou de tout à la fois, elle aussi. Mais n’avait-elle pas reprit la plus jeune à ce sujet, quelques secondes plus tôt ? Peut-être qu’elle se contenterait d’être silencieuse, de s’assurer simplement que personne d’autre ne viendrait prendre cette place… ou peut-être attendait-elle qu’ils soient un peu plus enfoncés dans la forêt pour le remettre à sa place.
Quand il lui jeta finalement un regard pour savoir si cela lui confirmerait l’une de ses hypothèses ou non, alors elle prit enfin la parole d’une voix fluette mais qui donnait envie de se vautrer sur ses genoux pour s’abandonner à la douceur la plus pure.

Thorn acquiesça à ses paroles, voulant bien accepter qu’ils étaient aussi tendus que le couple d’adelphes. Au fond, il ne l’avait pas vu sous cet angle, et n’aurait pas pensé que la cadette aurait agit de la sorte pour camoufler ses inquiétudes… mais, soit, Helga lui avait déjà répété maintes fois que tout le monde ne pouvait pas être comme lui, heureusement.

« Je comprends. » croassa-t-il d’une voix qui semblait sortir d’un long sommeil, avant de se râcler la gorge pour reprendre avec plus d’assurance ; « Merci d’être… intervenue. Et ce serait malvenu de ma part de ne pas vous laisser le droit à une deuxième impression. »

Il avait le regard fuyant, les mâchoires serrées, l’attitude complète de quelqu’un de brisé qui ne sait plus où se mettre. Mais la présence de la louve à ses côtés avait quelque chose d’étrangement… reposant ?

« J’ai juste envie d’aller courir et chasser, le reste n’est plus… important. »

Car il ne tenait plus en place, ne souhaitant plus que s’enfoncer dans les bois pour espérer attraper quelque chose à manger et, surtout, souffler un peu.
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Elle eut un geste de la main un peu vague, l'air de dire qu'il n'avait pas besoin de la remercier. C'était son rôle d'être la tête froide du groupe, elle n'avait pas le luxe de se montrer aussi réactive que les autres. Eldar était plus âgé et plus placide qu'elle, malheureusement son caractère protecteur l'empêchait trop souvent de réprimander les membres de sa propre famille et il n'appréciait pas spécialement de faire des efforts pour se montrer plus objectif dans ses jugements. Alors ce rôle était retombé sur la seule qui avait bien voulu s'en acquitter.
Ada s'inquiétait moins de l'égo froissé de la blonde qu'elle avait réprimandée que de la mine défaite du grand solitaire. Il lui donnait envie de le prendre dans ses bras et de le bercer pour le rassurer et elle s'en voulut d'avoir laissé sa cadette avoir des mots si durs. Elle ignorait tout du passé des deux Lunde, mais il devait être fait de la même étoffe que celui de bon nombre d'habitants : des pertes tragiques, des rencontres effrayantes et la sensation d'être perdus. Tous les voyageurs qui avaient quitté leur pays pour venir à Salem traversaient les mêmes épreuves, mais certains en ressortaient plus marqués que d'autres. Qui sait quelles vieilles cicatrices les paroles de Tanja avaient pu révéler...

Nous y sommes presque. Tu vois le promontoire rocheux là-bas ? Nous y avons aménagé une cache pour protéger les vêtements. On en avait un peu assez de les déchirer ou de les crotter en les laissant dans la boue. Une fois, un raton-laveur m'a même volé un jupon pendant que j'étais en chasse ! Depuis je fais très attention à l'endroit où je laisse mes affaires.

Elle se rappelait très bien avoir suivi la piste du voleur pour finalement le surprendre en train de hisser le vêtement dans un trou d'arbre. Aujourd'hui, il devait encore être au fond du nid de l'animal, à servir de matelas douillet pour ses petits. Elle n'avait pas eu le cœur à le lui reprendre et s'était résignée à en acheter un autre.

Que dirais-tu si je t'accompagnais dans ta chasse ? Partir avec tout le groupe est peut-être un peu ambitieux pour une première sortie, réalisa-t-elle à voix haute, un peu embêtée d'avoir sous-estimé l'inconfort de son invité vis-à-vis de ses congénères. De cette façon, tu auras tenu ta parole de passer du temps avec la meute, tu n'auras pas à interagir avec trop de Loups inconnus à la fois et ta sœur pourra quand même passer un peu de temps avec Joar. Tu as ma parole qu'il ne lui arrivera rien, Diana est un chaperon redoutable. Et quelque chose me dit que même sans elle, Helga serait tout à fait capable de rembarrer quiconque lui chercherait des noises.

De plus, cette configuration lui permettait à elle de sortir de son rôle de superviseur, aplatissant un peu la hiérarchie entre tous. Sans compter que la meute serait certainement plus détendue, elle aussi, de ne pas avoir l'ombre du colosse en permanence dans leur dos.

Les premiers du groupe arrivèrent au point de rendez-vous au même instant, établissant déjà un ordre pour se changer. Il y avait quelques rochers moussus derrière lesquels se cacher pour préserver un peu de pudeur lorsqu'ils voyageaient en nombre. Tanja fut la première à disparaître pour se déshabiller, accompagnée de Diana, alors que les deux retardataires arrivaient à leur tour.
La cache était un creux dans la pierre, assez large pour permettre à une sorte de malle en bois d'y être glissée. Le coffre n'était pas très grand et on devinait qu'il avait été fabriqué par un novice en menuiserie, mais pour protéger des vêtements de la pluie ou des raton-laveurs, c'était bien suffisant.

Une Louve au pelage gris et sable sorti de derrière les pierres, tenant dans sa gueule la robe qu'elle portait auparavant. Plus grande qu'un loup normal, mais pas aussi impressionnante que certains congénères, elle avait la démarche souple et l'œil vif. Ses prunelles étaient d'ailleurs d'un bleu remarquable. Ce fut ensuite au tour de Diana et Hauk, qui partageaient la même couche depuis suffisamment de décennies pour ne plus avoir honte de se changer ensemble. Tous deux étaient plus massifs, au pelage gris sombre mêlé de feu. Leur relation fusionnelle crevait les yeux. Ce fut ensuite Joar, très fier de pouvoir se pavaner devant sa belle sous sa forme lupine : un jeune et très beau Loup gris, de taille moyenne pour une Créature de son espère mais indéniablement athlétique. Eldar laissa la place à leur invitée, par galanterie, puis se changea à son tour. Malgré sa carrure solide sous forme humaine, il n'était pas beaucoup plus gros que Hauk.

Ada invita Thorn à passer avant elle, profitant de l'occasion pour ranger proprement les derniers vêtements (tant qu'elle avait deux pouces opposables pour le faire !) et donner ses instructions :

Bon, les enfants ! Je compte sur vous tous pour garder un œil les uns sur les autres. Je pars de mon côté avec Thorn, on se retrouve ici même un peu avant la tombée de la nuit. Personne ne reste dans les bois après le coucher du soleil s'il vous plaît, je veux pouvoir dormir sur mes deux oreilles cette nuit sans me ronger les sangs. Diana, je te laisse gérer la liste de ce qu'il nous faut. Évitez les ennuis, surtout toi Joar. Et n'oubliez pas de compter les points, je veux connaître les résultats ce soir.

La meute semblait plus excitée que jamais, appelant au jeu, prenant toutes les odeurs autour d'elle et prête à partir en vadrouille. La brunette avait hâte, elle aussi. L'appel de la forêt résonnait fort à ses oreilles et elle était impatiente de réaliser une chasse à deux, avec un partenaire dont elle ne savait rien. Il y avait toujours beaucoup à apprendre des habitudes des autres !


Thorn Lunde
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Des anecdotes cocasses, il en avait, ça oui. Entre les chasses qui tournaient mal ou les petits détails ici ou là qui survenaient toujours au mauvais moment, il avait de quoi en raconter, des choses. Encore récemment le sort lui avait ri au nez, lui faisant perdre des vêtements précieux, une arme, un sac, et des vivres. Ce n’était pas toujours une bénédiction d’être un loup et de devoir tout abandonner derrière à la moindre transformation. Alors malgré lui, l’histoire du raton-laveur lui arracha un semblant de sourire — ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus connaissant Thorn, soit un bref rictus qui n’était qu’une ombre incertaine.
Mais c’était la suite de son discours, surtout, qui l’interpelait.
Être accompagnée par leur tête de groupe en personne ? Thorn ne l’aurait jamais demandé personnellement et l’idée ne lui avait même pas frôlé l’esprit, mais soit. Elle avait raison sur certains points, notamment concernant le reste de la meute ; il s’épargnait le fait de devoir s’imposer tant d’inconnus d’un coup et, au fond, ce n’était pas si mal comme idée… Concernant Helga, il ne s’inquiétait pas tant pour elle, il savait après tout qu’elle savait aussi bien charmer que mordre et quiconque savait qu’il valait mieux ne pas trop faire le malin avec la louve, car elle avait hérité de la bonne créature… Mais elle restait sa cadette malgré tout, il s’inquiéterait pour elle-même dans cent ans encore !

Bientôt, le petit groupe se retrouva prêt d’un énorme rocher, et la sœur en profita pour attraper le bras de son frère maintenant que tout le monde était réuni. Rien d’alarmant, juste une façon de lui dire « je suis là, ça va bien se passer », au cas où il l’aurait oublié après l’incident survenu plus tôt. Elle ne le lâcha que lorsque ce fut son tour d’aller se changer, abandonnant l’enveloppe de cette grande femme pâle aux cheveux corbeau pour la remplacer par la silhouette lourde d’un loup noir aux yeux dorés et scintillants. Une fois sous sa forme lupine, Helga bondit en direction de Joar, le chamaillant gentiment ; même pour une femelle, elle avait une silhouette dense qui savait impressionner les mâles les plus frêles, et de la terre remua déjà dans tous les sens.
Peu à peu, les hommes et les femmes disparaissaient pour laisser place à de grosses bêtes aux pattes puissantes, aux muscles dessinés et à la fourrure épaisse. Ils étaient de toutes les couleurs, ce qui serait assez simple pour les reconnaître si l’odeur ne suffisait plus ; du gris, du feu, du sable… il n’y avait qu’Helga qui contrastait fortement avec sa fourrure noire, et Thorn ne tarderait pas à la rejoindre, mais aucun ne ressemblait à un autre pour quiconque savait comment les regarder.

Quand le dernier membre de la meute se retrouva transformé, leur cheffe indiqua au norvégien d’en faire de même et le Lunde ne se fit pas prier, disparaissant à son tour pour se déshabiller nerveusement. Puis, une fois libéré, il inspira lentement pour laisser les rênes au loup qui n’attendait plus que ça depuis qu’ils avaient mis le pied dehors.
Une très grosse bête noire retrouva le reste du groupe. Ici, sa cicatrice avait disparue, laissant place à un museau intact — du moins en apparence, car il se souvenait parfaitement de la griffure d’un ours qui y avait longtemps siégé jusqu’à peu. Helga se rapprocha en petits sauts à la vue de son frère, venant se frotter avec des gestes presque félins contre son aîné, comme pour l’encourager. Un coup de langue sur le front puis l’échange d’un regard, et les adelphes se séparèrent ; Thorn observa sa cadette rejoindre avec enthousiasme le reste de la meute tandis qu’il s’asseyait là, attendant sa partenaire du jour comme une sentinelle immense et inquiétante.
Toute la meute trépignait d’impatience, n’attendant qu’un  mot pour détaler comme des lapins et Thorn lui-même la ressentait, cette hâte dans le ventre, ses pattes excitées. Était-ce à ça que ça ressemblait, l’énergie partagée d’une meute ? C’était comme si toutes les sensations étaient multipliées par cent. Il ne contenta de remuer les doigts, ses griffes jouant avec la terre humide de la matinée, attendant enfin le signal de départ.
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Ada Solberg
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Mer 15 Fév - 17:35
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La joyeuse petite bande semblait mieux se comprendre à présent que presque tout le monde était à quatre pattes. Certains approchèrent Thorn pour le flairer, s'ébrouant régulièrement pour chasser la gêne, ne s'attardant pas assez pour faire monter la pression. Tout le monde semblait assez content. La jeune femme qui tenait encore sur ses jambes ne dissimula pas un haussement de sourcils impressionné lorsqu'elle vit la belle bête noire apparaître de derrière les rochers.

On dirait que quelqu'un a bien mangé sa soupe, étant enfant !

C'est bien, on va avoir deux géants dans la meute maintenant, ricana Hauk d'une voix gutturale. Bientôt même les ours deviendront du petit gibier !

Prends garde à ce que tu souhaites, mon ami ! lui lança la cuisinière en disparaissant à son tour derrière le paravent de rochers.

Il ne lui fallut pas plus d'un instant pour laisser tomber sa robe et adopter une épaisse fourrure bien chaude, aux tons gris sombre et feu, agrémentée d'un peu de blanc sur le ventre et la gorge pour la coquetterie. Contrairement à sa forme humaine, la carrure lupine d'Ada était très volumineuse, tellement qu'elle rivalisait sans mal avec Thorn lorsqu'elle prit place à côté de lui. Peut-être que Hauk n'était finalement pas si loin du compte en parlant de chasse à l'ours !

On vous laisse le sous-bois profond, nous allons partir vers le nord en longeant la côte. Histoire que nos grosses carcasses puissent passer entre les arbres, n'est-ce pas ? Bonne chasse à tous, on se retrouve ce soir !

La meute s'élança comme une bande de jeunes chiots fous, trop heureuse de pouvoir se dégourdir les pattes. Et Ada n'attendit pas qu'ils soient hors de vue pour faire de même de son côté, bousculant un peu Thorn avec grognement excité pour l'inciter à lui courir après. Peu importait que toute la forêt les entende galoper, le plaisir de la course était trop grand pour être réprimé.
Il n'existait pas de sensation plus grisante que celle de sentir ses pattes marteler le sol et la végétation glisser sur la fourrure à toute vitesse. La seule façon pour un humain de se sentir aussi libre était de lancer un cheval à pleine vitesse, mais c'était plus libérateur encore de pouvoir courir soi-même. La Louve dépensait son énergie sans compter, bondissant par-dessus les fougères et zigzaguant entre les troncs pour le simple plaisir de griffer la terre à chaque dérapage contrôlé. Elle filait plein Est, en direction de la lisière de la forêt et de la plage.


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C’était au tour de Thorn de laisser son étonnement se montrer à l’apparition de la cheffe louve. Il en oublia pendant une seconde les autres qui s’approchaient délicatement pour le flairer et se familiariser avec son odeur. Lui-même se prêtait au jeu, tendant parfois le nez vers ces inconnus qui lui devenaient moins étrangers une fois l’effluve adoptée. Seule sa sœur restait en retrait, l’ombre d’un sourire au coin des babines tandis que son plumet soulevait la poussière à force de remuer doucement.

« Il ne faut pas trop y penser ! » rit-elle. « Thorn est immense, mais il grogne plus qu’il ne mord vraiment. »

Et justement, le frère répondit en dardant un regard noir à sa cadette, l’air de lui reprocher d’avoir dévoilé toute la supercherie de sa carrure. Sa silhouette de géant lui avait souvent épargné quelques pépins, on s’imaginait bien trop facilement broyé entre ses mains, ses crocs ou ses griffes pour lui chercher des noises la plupart du temps, et il était loin de s’en plaindre. C’était d’ailleurs assez ironique, sachant que le loup était autrefois un rejeton maigrelet et souffreteux, jouant aux dés avec la Mort à chaque heure de ses mornes journées. C’était comme si les dieux lui avaient mis toutes les cartes en main pour prendre sa revanche.
Dorénavant, ils étaient tous loups, se confondant en fourrure et langue baveuse qui traîne. Ada leur confia leurs instructions ; le gros de la meute aurait le sous-bois, et le duo de colosses partirait plutôt vers la lisière de la forêt avec, au-delà, la plage… Thorn songea qu’il n’avait pas vu l’océan depuis bien longtemps, depuis leur fuite à vrai dire car il n’avait jamais vraiment cherché à y retourner depuis qu’ils étaient arrivés à Salem, mais le signal de départ coupa court à ses pensées.

Helga se releva d’un bond, chahutant avec ses compagnons avant de prendre la tête ; son aîné la regarda partir un moment jusqu’à ce que sa silhouette sombre s’amincisse entre les troncs d’arbre. Elle avait toujours été plus apte à tout prendre comme un jeu pour avancer plus facilement, là où lui était bien trop rationnel et coincé avec une réalité qu’il ne savait pas modeler... Sa vision tangua dangereusement quand Ada lui rentra dedans, attirant aussitôt son attention.

« Hé ! » lui grogna-t-il en perdant l’équilibre avant de relever aussitôt son immense carcasse, s’élançant à sa suite une fois debout.

Une nuée d’oiseaux s’envola en piaillant fort à leur passage tandis que leurs huit pattes puissantes martelaient la terre sans vergogne. Peut-être qu’on ressentirait les secousses jusqu’à Salem ; peu importe. Rapidement enivré, Thorn se prêta au jeu, accélérant les foulées jusqu’à rattraper la louve qui en avait profité pour passer devant. Voilà un siècle que les dieux lui avaient offert cette enveloppe neuve, vive et forte. Pourtant, chaque fois, c’était comme redécouvrir pour la première fois qu’il pouvait dorénavant respirer à plein poumon, filer comme un courant d’air et bondir avec le vent. Parfois, il aurait pu se croire capable de s’envoler d’une seule foulée.
Le loup noir inspira, accéléra, puis passa devant sa comparse avec un regard par-dessus son épaule. Peut-être que ce jeu de la course lui plaisait bien, finalement. Il poussa encore un peu sur ses muscles, sauta par-dessus un tronc couché, évita des racines vicieuses et slaloma entre quelques arbres. Il n’était pas sûr d’où ils allaient, mais il se souvenait certainement du mot « côte », alors l’odeur de l’eau et du sel de plus en plus forte le menait vers leur destination.

Bientôt, les arbres se firent plus fins, discrets, jusqu’à disparaître pour laisser place à une longue plaine verte à l’herbe folle. Inexploitée par l’Homme depuis assez longtemps pour se faire oublier, celle-ci ne cessait de grandir à tel point qu’elle léchait les jarrets des deux lupins, se couchant sur leur passage, emportée par le courant de leur course. Les mouettes avaient remplacé les corbeaux et autres corneilles, s’envolant sur leur passage avant d’être piétinées. Ils auraient pu continuer à courir longtemps encore, mais une falaise les séparait de la plage en contrebas. Arrivé à quelques centimètres de là, le loup planta brusquement les pattes dans le sol, s’arrêtant en urgence avant de se jeter bêtement dans le vide. Une violente bourrasque accueillit les nouveaux arrivants, et le Lunde hors d’haleine inspira profondément en fermant les yeux, sa fourrure remuant sous les caresses de la brise.
A bout de souffle, la langue du lupin pendait d’entre ses crocs effilés, et il observa un instant le remous des vagues dans le silence environnant… Il n’y avait que le son de l’eau qui venait s’échouer sur la plage avant de se retirer, et le chant des nombreuses mouettes agacées par les nouveaux arrivants. Les oreilles du loup se tournaient en rythme avec leur environnement, ne ratant pas le moindre bruissement.
Finalement, Thorn tourna son visage vers la louve.

« Qu’est-ce qu’on va chasser par ici ? » maintenant qu’ils avaient couru comme des dératés à s’en crever les poumons, il se demandait bien ce qu’ils allaient se mettre en tête pour chasser.

Patiemment, il attendait les nouvelles instructions, sa poitrine encore remuée par son manque de souffle, son corps irradiant d’une nouvelle chaleur qu’il n’avait pas connu depuis bien longtemps. Parfois, à choisir, il ne savait pas s’il préférait être ce loup, ou un homme.
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Ada Solberg
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Dim 26 Fév - 1:11
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Le galop sourd de Thorn dans son dos passa rapidement à ses côtés avant que la silhouette noire ne la dépasse carrément pour prendre la tête de la course, ce qui la fit rire intérieurement. Sous ses airs ronchons, il y avait quand même un peu d'insouciance finalement ! Et quel Loup pouvait résister au plaisir de courir à perdre haleine, juste pour le plaisir ?
À son tour, elle accéléra pour ne pas être distancée. Les obstacles de la forêt finirent par céder la place à une grande étendue verte où ils pouvaient rivaliser de vitesse, la langue pendante et les oreilles couchées, totalement absorbés par la course. L'air marin chargea leur truffe en effluves iodées, le vent du large s'infiltrant dans leur fourrure. Les pauvres mouettes dérangées par leur passage eurent une belle frayeur. L'horizon s'ouvrit à eux au bord de la falaise et le bruit des vagues sonna comme une mise en garde qu'ils prirent soin de respecter en mettant fin à leur folle cavalcade.

Haletants, les deux loups prirent un moment pour calmer les battements de leur cœur. Museau au vent, Ada goûtait le sel dans l'air. Elle aimait la forêt et la montagne, qui lui rappelaient son village originel, mais il lui arrivait d'envier les Créatures liées à la mer. Quelque chose dans cette immense étendue d'eau glacée la terrifiait et la fascinait tout à la fois. Pouvoir se glisse dans la peau d'un phoque, comme les selkies, et explorer ces profondeurs était un privilège qu'elle aurait aimé avoir. Alors à défaut, elle s'absorbait parfois dans de longues promenades le long de la grève.
La question de Thorn la tira de sa réflexion et elle posa son regard sur lui avec une pointe d'étonnement. Sa docilité contrastait avec sa taille de géant, même une fois transformé. Pour un loup qui avait l'habitude de vivre seul et loin de la communauté, il acceptait remarquablement bien qu'elle donne des directives. Et maintenant, il lui demandait même quelle était la suite des opérations !

Tu es un drôle de Loup, Thorn Lunde.

Curieuse, la Créature se redressa pour tendre le cou et flairer le loup noir derrière les oreilles et autour du museau.

On peut chasser des mouettes, ou retourner en forêt pour trouver un chevreuil. Ou même un lapin, pourquoi pas. On peut aussi descendre sur la plage via un passage un peu plus au nord et jouer dans le sable. Ou continuer à courir, proposa-t-elle en le laissant tranquille après son inspection. Si tu es fatigué, on peut aussi faire une sieste.

Elle esquissa ce qui ressemblait à un sourire, le regard malicieux. En vérité, leur programme importait peu car ils n'étaient pas ceux qui rapporteraient le plus gros des victuailles. Même le reste de la troupe devait s'en douter, il y avait de grandes chances qu'ils reviennent les mains vides, même en mettant toute leur énergie à la chasse. Alors Ada comptait plutôt profiter de ce moment pour essayer de cerner son invité et passer elle-même une journée agréable.

Après tout, tu dois connaître les environs si tu as l'habitude de te balader seul. Tu as peut-être une préférence ? Il n'y a plus ta sœur, tu n'es plus obligé de m'écouter religieusement. D'ailleurs personne ne le fait vraiment, gloussa-t-elle en pensant aux membres de sa meute, si soudés et pourtant si indisciplinés.


Thorn Lunde
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Depuis que le don des dieux l’avait sauvé d’une mort certaine, Thorn n’avait rêvé que d’une chose sans oser réellement le formuler un jour ; il voulait se sentir valide, apprendre à courir sur des pattes assez puissantes pour le porter dorénavant. Il voulait sprinter, bondir, ramper, escalader, faire des cabrioles, pousser cette nouvelle énergie jusqu’à ses plus lointaines limites.
Leur périple jusqu’à Salem ne lui avait pas permis de tester ces attributs. C’était un voyage bien trop dangereux, où il était important de garder tous ses sens en alerte — plusieurs fois d’ailleurs leur vigilance leur avait sauvé la vie, ne faisant que confirmer ses réticences. Mais ils n’avaient pas eu le temps ni l’insouciance pour se lancer dans des courses folles jusqu’à en perdre tout leur souffle. Arrivés en ville, il avait fallu travailler, trouver de quoi se mettre quelque chose sous la dent, un toit sur la tête ; Thorn avait mis à contribution ses dons de chasseur appris sur le chemin, Helga préférait un endroit où elle pourrait respirer sans se mettre en danger tous les matins. Ainsi, ils avaient trouvé des places. Etroites, et pas tout à fait à leur convenance, mais lorsque l’on ne vit plus que pour survivre, on sait mal être difficile.
Sur leur route, les Lunde n’avaient étrangement jamais croisé d’autres loups, encore moins une meute entière — exceptés quelques rares bêtes sauvages qui vivaient encore, et qui s’arrêtaient le temps d’un instant sur la crête d’une colline pour échanger un regard avec ces drôles d’animaux qui empestaient les Hommes. Pendant longtemps, ils avaient cru être seuls ; puis d’autres lupins étaient arrivés à Salem. Mais peut-être étaient-ce les airs obscures et distants de Thorn ou bien la décadence de sa jeune sœur qui aurait fait pâlir bien des jeunes filles de son âge, mais le courant ne passait pas. Jamais. Thorn avait fini par balayer rapidement toute idée de créer de quelconques liens avec d’autres individus, aussi semblables qu’eux étaient-ils. Sa sœur rêvassait silencieusement à propos d’une meute comme on pouvait en lire dans les livres animaliers.

Thorn devait l’admettre ; il s’était souvent moqué d’Helga, lui rabâchant qu’ils n’étaient pas faits pour cette vie de meute, que jamais ils ne rentreraient dans des rangs… Mais il n’avait connu que très rarement cette sensation au fond de ses tripes en courant à toute vitesse avec une congénère. Et quand il tourna la tête vers la louve qui l’accompagnait aujourd’hui, il fut presque surpris de voir qu’il ne s’agissait pas d’Helga.
Il était un drôle de loup, oui, peut-être, sûrement. Mais sa remarque lui fit balancer ses oreilles vers l’arrière de son crâne, un air gêné sur le visage. En avait-il trop dit ?
Puis elle le renifla — après tout elle était la seule à ne pas encore l’avoir fait — et lui tenta de s’en soustraire sans pour autant réussir à se résoudre de bouger une patte. Et si elle en profitait pour le mordre ? Pour le pousser ? Il était agité, mais plus par les restes de leur course ; le grand loup noir rentra la tête, regrettant de ne pas être une tortue pour se terrer au fond de sa carapace. Ses pattes étaient paralysées, tétanisées, le rendant parfaitement incapable de prendre la fuite. Mais quand il ne sentit que la pression légère d’un museau contre sa fourrure, son corps entier se détendit lentement, assez pour résister à l’envie de montrer les crocs ou de grogner pour lui rappeler de tenir une distance respectable. A l’inverse, lui-même jeta un coup d’œil à la louve grise avant d’imiter maladroitement ses gestes ; chaque fois il était surpris de constater qu’aucune odeur ne se ressemblait, même pour une cheffe de meute qui passait son temps avec ses confrères. Bien-sûr, il ressentait chacun de ses compagnons, mais pour autant son effluve n’en était pas imprégné… mais peut-être que ça ne faisait du sens que pour un loup.

Ouvrant la gueule, aucun son n’en ressortit pourtant, d’abord. L’immense lupin noir se racla la gorge, jetant un regard à la forêt dans leur dos.

« Nous ne sommes que deux, il serait imprudent de chercher à attraper du gibier aussi gros qu’un chevreuil… Quant aux mouettes… » Thorn remua les épaules, démontrant silencieusement sa carrure qui, bien certainement, ne l’aidait pas tellement à se camoufler pour attraper des oiseaux. Son attention revenant vers Ada, il comprit qu’elle attendait malgré tout une réponse, alors la voix caverneuse de l’animale se fit entendre à nouveau ; « Un lapin… Un lapin, c’est bien. Avec un peu de chance, on réussira à en attraper un chacun, et je sais d’ailleurs justement où on peut trouver le plus de terriers. Ce n’est pas loin, là-bas… »

C’était à son tour de prendre la tête pour mener sa comparse, dissimulant un soupire une fois hors de son champ de vision. Thorn se demanda si ça se passait mieux pour sa sœur… mais bien-sûr que cela se passait mieux pour elle, sûrement était-elle déjà devenue amie avec tous, et lui n’arrivait même pas à s’en sortir avec une seule d’entre eux… !
Par Odin, il ne savait pas si à l’instant il aurait préféré savoir comment être social, ou bien être seul pour retourner au doux confort de ses habitudes.

Leur trajet les mena à rejoindre un fin ruisseau bordé de buissons à baies. Thorn savait que les lièvres venaient souvent s’y ravitailler ; c’était loin de la ville, et assez dissimulé, en plus d’avoir de l’eau et à manger.
D’ailleurs, avant qu’ils n’approchent plus, il fit signe à la louve d’être silencieuse, s’abaissant en premier sur ses pattes pour disparaitre autant qu’il en était capable. D’un coup de museau vers le ruisseau qui glougloutait candidement, la bête noire lui désigna justement un lièvre venu ronger quelques fruits. S’ils se montraient assez prudents, ils repartiraient avec cette première proie au-travers de la gueule.

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Hécate
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Lun 27 Fév - 10:38
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