Hour Of Witches

31/01/2023

| Chasse | Le banquet du Calavera
— Thorn Lunde —

Le soleil brillait haut dans le ciel, illuminant cette froide journée d'hiver de ses rayons dorés. Nyméria essuya la sueur qui perlait à son front, posant l'épée d'entraînement à côté d'elle. Son regard parcourut la cour et s'arrêta sur les nouvelles recrues. Certains semblaient prometteurs, d'autres... Beaucoup moins. Saisissant une choppe vide, elle s'en alla la remplir d'eau avant de la boire cul sec. Une tape sur l'épaule la surprit et elle haussa un sourcil en découvrant Jasper. Il était protecteur lui aussi, un selkie qui était aussi sérieux et dévoué qu'elle dans leur profession. L'acéphale afficha l'ébauche d'un sourire afin de le saluer, retrouvant rapidement son expression désintéressée qui la caractérisait bien. Elle prit l'épée pour la ranger à son emplacement initial et alla se rasseoir sur le banc qu'elle venait de quitter. Jasper en profita pour s'asseoir à côté d'elle.

— Tu sais, j'ai entendu dire que le Calavera était dans de beaux draps...

Nyméria pencha la tête sur le côté, seul signe prouvant qu'elle écoutait le celtys, tout en continuant d'observer l'entraînement des apprentis.

— Tu sais qu'ils organisent un banquet chaque année. Il s'avère que cette année, quelqu'un a manqué à sa tâche. Ils se retrouvent en pénurie de viande.

Elle comprenait la gravité de la situation, le banquet était un événement annuel très attendu par les habitants de Salem. Si celui-ci venait à être annulé parce qu'il manquait de la viande. Ce serait un grand coup au moral de la plupart. Elle aimait beaucoup faire la fête au Calavera, y boire des chopes avec ses coéquipiers. S'y arrêter pour déguster leurs nouveaux plats ou bien tout simplement lorsqu'elle ne désirait pas cuisiner. Poussant un soupir intérieur, elle regarda Jasper et secoua la tête. Elle voyait bien où il voulait en venir, aussi, se décida-t-elle à lui répondre.

— Personne ne s'est dévoué pour aller chercher ladite viande, je présume.

Jasper afficha un franc sourire et lui fit un clin d'œil.

— Les chasseurs semblent majoritairement occupés à d'autres choses. C'est Séphys qui m'a demandé de te faire passer le mot, si cela t'intéressait. Apparemment, un arc serait à la clé.

Rejetant une tresse en arrière, elle offrit son visage aux rayons du soleil tout en réfléchissant aux paroles de Jasper. Séphys était serveuse au Calavera et les deux se tournaient autour depuis un moment. Nyméria se demandait quand exactement, ils allaient officialiser les choses, mais ce n'étaient pas ses affaires après tout. Si Jasper venait la trouver, c'était qu'il lui était impossible de réaliser cette chasse. Elle entendit un froissement de papier et baissa le regard. Le selkie lui tendait une affiche portant l'annonce de la chasse. Dix biches... C'était faisable, mais cela lui prendrait du temps. Ceci dit, elle ne cracherait pas sur un arc à flèches offert en récompense.

Elle finit par saisir le papier et se lever, s'étirant de tout son long avant de se tourner vers Jasper.

— Tu me devras un repas au Calavera Jasper.

Le rire du jeune homme retenti dans la cour, attirant le regard des autres créatures présentes. Nyméria les ignora et parti en direction du Calavera. Elle voulait signaler qu'elle effectuerait la chasse et que l'arc serait donc pour elle.

Traversant rapidement la ville, elle aboutit finalement au Calavera, après de longues minutes de marche. Elle passa la porte et fut accueille par des odeurs alléchantes, mais également le brouhaha familier de l'établissement. Elle salua quelques connaissances avant de se diriger vers le bar, ne trouvant aucune trace de la tenancière des lieux. Séphys, par contre, se trouvait à sa place habituelle.

— Bonjour Séphys. Jasper est venu me trouver, j'accepte la chasse, tu peux donc dire à ta patronne qu'elle peut retirer ses affiches.

JAWN

04/01/2023

[CHASSE] le banquet du Calavera

C’était sa sœur, Helga, qui lui avait partagé l’information concernant le Calavera et ses tracas. Par son poste au Medusa, il lui arrivait quelques fois de discuter avec les filles de l’auberge, et elles avaient mentionné ce problème la veille. La viande manquait pour le banquet annuel, et ces pauvres employés ne savaient plus quoi faire ; eux-mêmes n’avaient pas les compétences ni l’envie et encore moins le temps de se frotter à la chasse à la biche, et les chasseurs étaient étrangement indisponibles — fénéantise ou problème sous-jacent, ça, impossible de le savoir. Helga s’était donc empressée de rassurer tout le monde, vantant l’existence d’un frère capable de leur chasser cette demi-douzaine de biches pour le banquet en un claquement. Toutes avaient laissé échapper un soupire de soulagement… enfin, le célèbre banquet du Calavera ne serait pas annulé !
Thorn soupira en repensant aux négociations de la veille. Lui, n’avait rien demandé, mais sa sœur avait joint les mains, le suppliant presque pour qu’il réponde à son appel et sauve le coup. Par la suite, il avait précisé que c’était pour elle qu’il le faisait, mais rien d’autre. Malgré tout, il s’appliquerait à la tâche.
Le Lunde retenait bien ses leçons, et après le fiasco de la dernière fois concernant un certain ours, il ne ferait pas deux fois les mêmes bêtises. Même s’il s’agissait d’une chasse à la biche, les risques n’étaient pas inexistants pour autant, alors il prit soin de préparer un nouveau sac la veille du départ. Il aurait besoin d’un campement au risque d’y passer deux jours, puis d’une charrette pour ramener le tout — même si le lupin était particulièrement colossal, même lui avait des limites, et le poids de sept biches en faisait partie. Helga avait émis l’idée qu’une boutique devait bien avoir un cheval de trait sous la main, puis elle avait haussé une épaule avec un rire avant d’ajouter que, sinon, lui-même ferait un beau cheval de trait.

C’était donc préparé pour cette nouvelle aventure avec un sac sur le dos et une toile enroulée par-dessus que Thorn avait quitté leur petite baraque en bois, se dirigeant sans trop de cérémonie vers le Calavera. Il n’était pas très tard dans la journée, mais déjà les cris et rires fusaient de tous les sens, ce qui ne manqua pas d’aggraver son mal de crâne constant et sa haine d’autrui. Sa main hésita quelques secondes sur la porte avant de la pousser finalement, libérant la cacophonie ambiante. Mais le lupin pris sur lui, avançant entre les rangs comme la Faucheuse vers sa prochaine victime.
L’affiche de la chasse en bout de bras, il s’apprêtait à faire part de ses intentions à un quelconque employé de l’auberge quand un éclat de voix devant lui fit écho à ses propres pensées.

« …J’accepte la chasse, tu peux donc dire à ta patronne qu’elle peut retirer ses affiches. »

Il ne connaissait pas cette silhouette de dos, mais repéra sans mal son équipement avec un coup d’œil à sa ceinture… Au moins, il ne s’agirait pas d’un débutant qui lui traînerait dans les pattes. En apparence, au moins.
Mais animé par une impulsion étrangère, Thorn s’approcha sur la droite de son potentiel futur camarade de chasse, sa main immense plaquant l’affiche sur le bar en bois.

« En fait, je comptais moi aussi m’y rendre, à cette chasse… » gronda-t-il en baissant les yeux vers une femme toute équipée qu’il ne reconnaissait pas malgré son visage apparent, avant de jongler vers la serveuse derrière le bar. « C’est ma sœur qui m’envoie. » mentionna-t-il alors, espérant que ça suffise. « Puis, si on pouvait nous prêter un percheron ou quelque chose pour l’occasion… ça pourrait être utile. »

ft. Nyméria ∙ code par alcara

31/01/2023

| Chasse | Le banquet du Calavera
— Thorn Lunde —

Alors que Séphys allait lui répondre, une voix grave s'éleva derrière l'acéphale, annonçant qu'une autre personne comptait s'occuper de la chasse et avait été envoyé par sa soeur. Nyméria se retourna et fit face à un homme, grand, l'air sombre et patibulaire. Il ne semblait pas être du genre de ceux avec qui on pouvait faire la fête jusqu'au bout de la nuit. La jeune femme détailla méticuleusement l'entièreté de sa personne, sans gêne, évaluant les capacités de celui qui se dressait devant elle. Ferait-il une bonne aide ou bien un boulet certain ? Elle ne le connaissait pas, mais il semblait être bien bâti, ce qui était à son avantage. Penchant la tête sur le côté, elle continua son inspection et remarqua l'attirail qu'il transportait, il semblait prêt à prendre la route et effectuer le travail, peut-être ferait-il réellement une aide utile. Cependant, un détail la chiffonnait. Elle se tourna donc à nouveau vers la serveuse et haussa un sourcil.

— Si la récompense d'un arc à flèche me revient tout de même, je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il m'accompagne. Cela irait plus vite à deux et ce serait bénéfique pour vos cuisiniers. Quant à sa récompense à lui, c'est à vous de voir s'il s'agit de la même ou non.

Finalement, peu importait à l'égylos ce que le brun obtenait, tant qu'elle recevait le paiement promis. Et comme elle était arrivée la première, il était logique qu'elle obtienne en premier la récompense de la chasse. Après tout, elle comptait réaliser tout cela seule au départ. Même s'il était évident qu'elle ne cracherait pas sur un peu d'aide, ce serait idiot de refuser. Elle se tourna à nouveau vers l'homme et plongea ses prunelles dans les siennes, semblant désirer lire qui il était réellement.

— Vous semblez plutôt bien équipé pour un novice, cela me pousse à croire que la chasse ne vous est pas inconnue. Un chasseur ?

S'il travaillait pour l'Ouroboros, ce serait d'autant plus bénéfique, ainsi, ils ne devraient pas perdre du temps à trouver les endroits où se trouvaient généralement les biches. Ils pourraient en tuer au minimum deux, avant que la harde ne prenne la fuite et que leur véritable chasse débute. Nyméria avait hâte de retrouver l'extérieur de façon bien plus libre. Habituellement, elle se contentait d'effectuer des patrouilles avec ses équipiers, ils ne s'éloignaient jamais réellement de la muraille qui entourait la ville. Ils veillaient également à ce que cette dernière demeure en parfait état, indiquant aux charpentiers, les endroits qu'il fallait renforcer ou bien réparer.

Et puis le commandant n'était jamais contre des missions exceptionnelles, leur devoir était de protéger les habitants, mais également de leur rendre service en leur facilitant la vie. Cela donnait lieu à une multitude d'options pour occuper ses journées. C'était ce que préférait l'acéphale dans son métier de protectrice. Mais avant toute chose, elle se devait de se renseigner un minimum sur l'homme qui allait l'accompagner. Elle ne prendrait jamais le risque de s'aventurer à l'extérieur avec un parfait inconnu.

JAWN

04/01/2023

[CHASSE] le banquet du Calavera

Aussitôt coupée, aussitôt lancée dans des questions. Thorn retint un soupire ; avait-il vraiment l’air d’être un novice qui n’y connaissait rien à la chasse ? Dans d’autres circonstances, il aurait pu le prendre mal, mais avec ses récentes aventures en forêt une petite voix criarde lui soufflait que ces questions étaient pertinentes et il ne chercha pas à la contredire. Puisque la femme devant lui ne se gênait pas pour le détailler de la tête aux pieds sans faire l’effort d’être discrète, alors il en fit de même, s’accordant un regard de haut en bas même s’il avait déjà aperçu tout ce qu’il souhaitait voir. Elle semblait être le genre de femme à qui on pouvait tenir tête sans répercussion, et il n’avait aucun doute que les cerfs, biches, et autres cervidés, faisaient aussi partie de l’équation.
Puis elle fit presqu’aussitôt volteface pour parler récompense avec la serveuse. Dans son dos, Thorn haussa un sourcil surpris ; lui, se fichait bien de l’arc, il était même plutôt mauvais tireur — la faute à son manque d’expérience. S’il était là, c’était uniquement car Helga le lui avait demandé pendant des heures avant son abdication. Tout ce qu’il espérait empocher en retour, c’était un peu de viande, quelques peaux et pourquoi pas quelques pièces à troquer plus tard.

Puis, sa future probable camarade se retourna à nouveau à son attention, et Thorn baissa la tête pour accueillir ce nouveau coup d’œil curieux. Plus petite que lui, le Lunde la dépassait d’une bonne tête — mais existait-il au moins quelqu’un qui défiait sa hauteur, quelque part ? — cependant, elle n’en semblait pas plus maigrichonne pour autant, au contraire. Thorn avait appris à ses dépends qu’il valait mieux ne pas sous-estimer les jeunes femmes ; Helga réussissait assez régulièrement à remporter chaque bataille engagée avec son frère, même sans employer de force brute et bête.

« Ancien chasseur. » précisa Thorn. « J’ai rejoint les rangs des explorateurs peu de temps après leur formation. »

Tout en hauteur, en angles et en muscles, la silhouette sombre du lupin se projetait sur l’autre créature dont il ignorait toujours la race et l’identité. Enfin, ce n’était pas comme si ça aurait changé quelque chose à ses opinions ; il aurait préféré faire cette chasse seul, mais peut-être qu’une compagnie pourrait lui permettre de rentrer plus rapidement, c’était indéniable…

« J’ai déjà chassé le cerf par le passé ; j’ai surtout poursuivi des lièvres ces derniers temps mais les vieux réflexes reviendront rapidement. » grogna-t-il à moitié dans sa barbe.

Bien qu’aussi immobile qu’une falaise, le lupin commençait à perdre patience avec une seule idée en tête ; laisser le loup prendre la place pour aller chasser quelques bêtes en forêt, loin de la ville pour les prochains jours.

« Si c’est suffisant comme parcours, on pourrait peut-être y aller. Histoire de monter le campement et de chasser quelque chose avant la tombée de la nuit… »

Il croisa deux immenses bras sur une poitrine aussi large, les sourcils froncés sur un visage fermé et aux traits tirés. S’ils comptaient perdre un peu plus de temps en bavardage, il comptait tout aussi bien s’y rendre seul et prendre de l’avance ; pour le reste, ce ne serait qu’une question de chance et de hasard.
Derrière le comptoir, on fit signe à l’aîné des Lunde ; un de leurs fermiers acceptait de prêter son cheval de trait et une charrette pour rapporter le corps des sept biches, mais il précisa rapidement qu’il faudrait le lui rendre au plus vite avant de s’attarder dans un discours aussi ennuyant qu’il était long sur le dur métier d’éleveur et de cultivateur, surtout avec les jours et les saisons qui passent puisqu’il n’avait connu que rarement des conditions similaires.
Thorn nicha son visage dans le creux de ses mains, exaspéré, comme s’il cherchait d’une certaine manière à s’enfuir au plus vite. Il jeta un coup d’œil à la jeune femme en armure, l’air de vouloir presser le pas, à présent qu’ils étaient équipés et formellement présentés.

ft. Nyméria ∙ code par alcara